Par Christophe Bobiokono – cbobio@gmail.com
Alors qu’il s’attendait à faire incarcérer trois nouveaux inspecteurs des impôts en ce début de semaine, M. Jean-Pierre Amougou Belinga découvre, depuis vendredi dernier, que la dynamique ultra-répressive qu’il avait impulsée à sa procédure judiciaire avec l’aide de ses soutiens dans l’appareil judiciaire s’est enrayée. En fin de journée de vendredi dernier, 3 juin 2022, deux correspondances véhiculées sur les réseaux sociaux ont dévoilé l’entrée en scène quasiment tonitruante du président de la République dans la bataille qui oppose depuis quelques semaines l’homme d’affaires à l’administration fiscale. Suite à de «hautes instructions reçues par voie téléphonique» par le ministre de la Justice dans le but de remettre en liberté Mme Mvogo Emeline épouse Biyina, en détention préventive depuis le 19 mai, M. Laurent Esso a dû rendre compte, dans l’urgence aussi, de la difficulté à exécuter immédiatement l’ordre reçu.
Avant de s’adresser au secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr) «pour la haute information du chef de l’Etat», le Garde des Sceaux avait pris le soin de prescrire le même jour au procureur général près la Cour d’appel du Centre, lui aussi à travers des «instructions verbales», la prise «des dispositions légales en vue de la mise en liberté de Mme Mvogo Emeline». Dans une «note à l’attention de M. le ministre d’Etat, ministre de la Justice, Garde des Sceaux» faite dans l’urgence, M. Ntamack Jean Fils Kléber a répondu que «la demande de mise en liberté de l’intéressée ne peut être réexaminée que par la chambre de contrôle de l’instruction de la Cour d’appel du Centre à son audience du lundi 6 juin 2022». C’est cette opinion qui a été fidèlement transmise par le Garde des Sceaux au président de la République via le Sgpr.
En dévoilant, sans le dire explicitement, que la remise en liberté du chef du Centre régional des impôts du Centre 1 (Cric 1) est programmée pour ce lundi 6 juin 2022, la correspondance de ministre d’Etat Esso est le dernier élément enregistré dans la guerre des nerfs qui s’est intensifiée entre M. Amougou Belinga et l’Administration fiscale depuis une dizaine de jours. Le mercredi 25 mai 2022, M. Modeste Mopa Fatoin, directeur général des impôts (DGI), avait décidé d’aller réconforter et remobiliser à ses collaborateurs du Cric 1, orphelins depuis une semaine quasiment de leur chef de centre. Il annonçait alors qu’il ne ménagera aucun effort pour les protéger dans l’accomplissement de leurs missions. Pour casser le réarmement moral de ses troupes ainsi impulsé par le patron de l’administration fiscale, M. Amougou Belinga obtenait 24 heures plus tard l’émission d’une convocation (lire Kalara N°429) pour la comparution le mardi, 31 mai 2022, de trois inspecteurs des impôts devant le juge d’instruction.
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