La balle est maintenant dans le camp de Fidèle Solange Ngono. Le 16 août prochain, l’ex-chef de la cellule du contentieux à la division des affaires juridiques au ministère des Finances (Minfi) va en principe comme ses huit compagnons d’infortune se défendre dans l’affaire dites des 441 faux ordres de missions pendante devant le Tribunal criminel spécial. Le 22 juillet dernier, les juges qui examinent le dossier ont estimé les éléments de preuve réunies invitant tous les accusés à donner leur version des faits sur le supposé détournement de 653 millions de francs mis à leur charge. La décision d’entendre les accusés est intervenue à la suite du réquisitoire intermédiaire du ministère public qui a profité de l’occasion pour étaler les griefs retenus contre les accusés.
Tout est parti d’une dénonciation faite en 2017 auprès du Minfi par Gilbert Lamblin Taguem Fah, alors conseiller technique au ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, qui a mis le feu aux poudres. Ce dernier avait constaté que Thaddeus Ego Awa, le billeteur dans son ministère, avait perçu à sa place ses frais de mission dont la durée était surévaluée. Le ministre des Finances avait institué une commission d’enquête pour faire la lumière sur les faits dénoncés. L’enquête a permis de découvrir que Mme Ngono avait signé 441 bons, mettant en mission des personnes n’étant pas en service au Minfi. Et les bénéficiaires desdits bons étaient prétendument envoyées en mission dans les tribunaux pour déposer les écritures (mémoires) pour le compte de l’Etat pour les procédures judiciaires dans lesquelles le Minfi était impliqué. La durée des missions variait entre 30 et 60 jours entre autres. «Les accusés étaient constitués en bande au sein de laquelle chacun jouait un rôle pour spolier les caisses de l’Etat», a indiqué le ministère public.
Sur les 21 personnes renvoyées en jugement, 11 d’entre-elles ont d’ores et déjà restitués les divers montants mis à leur charge et ont bénéficié d’un arrêt des poursuites en décembre 2020. Incarcérés à la prison centrale de Yaoundé, les accusés clament leur innocence. Ils vont pouvoir se justifier même s’il est fort probable que le rendez-vous du lundi 16 août soit reporté parce qu’intervenant au lendemain de la l’Assomption, une fête légale bénéficiant d’un férié.