Le 25 juin 2021, les arguments développés par M. Ntede et son acolyte Patchangoue poursuivis pour les faits d’outrage à la pudeur et homosexualité devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif n’ont pas convaincu le représentant du parquet. Ce dernier a relevé des incohérences dans leurs déclarations et requis leur condamnation.
Selon l’accusation, les deux personnes qui plaident non coupables des faits qui leur sont reprochés, avaient été surpris dans une position compromettante. Ils avaient alors été appréhendés par des passants choqués dans la nuit du 24 décembre 2020. En réalité, les deux compagnons étaient en plein attouchements de sexe au lieudit carrefour Etoudi réputé comme l’un des endroits par excellence de prostitution dans la ville de Yaoundé. Molestés par la foule, les deux amoureux avaient été conduit au commissariat le plus proche, puis placés en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé Kondengui.
Pour sa défense, M. Ntede, le premier à prendre la parole, explique qu’il est un technicien logisticien en service dans une entreprise événementielle basée au quartier Tsinga à Yaoundé. Il raconte que dans la nuit du 24 décembre 2020, il rentrait du travail et allait rejoindre sa famille au quartier Etoudi. Il portait sur lui, dit-il, une importante somme d’argent représentant son salaire qu’il venait de percevoir. L’homme déclare que sur le chemin du retour, il s’était arrêté au carrefour Etoudi pour vider la vessie en précisant qu’il avait déjà consommé une forte dose d’alcool. C’est alors qu’il avait été surpris de constate, d’après ses déclarations, qu’un individu l’avait approché en lui disant qu’«il y a quelque chose sur toi que je veux sucer». Ne sachant pas de quoi il s’agissait exactement, il dit avoir été pris de cours par ce dernier qui avait réussi par la force à baisser son pantalon jusqu’au niveau des genoux. Face à ce qu’il avait qualifié d’aggression, il dit pour seule préoccupation de sauvegarder l’argent et le téléphone qu’il portait. Pendant la dispute, un troisième larron lui aurait donné un coup de poing à l’œil, et l’avait été jeté à la vindicte populaire prétextant qu’ils étaient des homosexuels. Pourtant, il dit n’avoir pas été consentent à la proposition de. M. Patchangoue qu’il ne connaissait, d’ailleurs pas avant cette malheureuse rencontre. Il a déclaré que son agresseur n’était heureusement pas parvenu à son but avant de nier d’être un adepte de l’homosexualité.
M. Patchangoue a, quant à lui, expliqué que cette nuit du 24 décembre, il sortait d’un débit de boissons au moment où il rencontre M. Ntede avec qui il a engagé une causerie. Il déclare que ce dernier lui a proposé de passer le temps en attendant la matinée. C’est alors que les passants les ont interpellés et se sont mis à les rouer des coups les qualifiants d’homosexuels. Ils n’avaient eu, d’après lui, la vie sauve que grâce à l’intervention des éléments de la police. Il rejette les accusations selon lesquelles il avait fait des attouchements à son compagnon de misère. Il soutient lui aussi avoir uniquement les penchants pour les femmes et non pour les hommes. M. Patchangoue dit s’être retrouvé à cet endroit parce qu’il attendait la matinée pour se rendre au marché d’Etoudi où il travaille.
Dans ses réquisitions, la représentante du parquet estime que les deux personnes incriminées veulent distraire le tribunal en niant les faits et en racontant des histoires pleines de contradictions. Elle estime que de telles déclarations ne peuvent prospérer et souligne que M. Ntede et son ami Patchangoue sont de mauvaise foi. C’est la raison pour laquelle le magistrat du parquet a demandé au tribunal de déclarer les deux compagnons coupables des faits d’homosexualité et d’outrage à la pudeur. La décision du tribunal est attendue le 23 juillet 2021 date de la prochaine audience.