Le partage des retombées d’un marché public de réhabilitation du bâtiment abritant la sous-préfecture d’Ayos divise des partenaires d’affaires. Ils n’ont pas pu régler leur litige qui remonte en 2017 à l’amiable. Athanase Bobogo et Mathieu Wabo ont décidé de traduire devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé-Ekounou Ernest Touem Asser pour escroquerie. Cette procédure n’a pas abouti devant cette juridiction pour incompétence territoriale. C’est ainsi qu’une procédure judiciaire sera engagée devant le TPI de Yaoundé centre administratif. Les parties au procès étaient devant la barre le 28 avril 2022. Seuls les plaignants ont donné leurs versions des faits. Il ressort des débats que Mathieu Wabo est l’homme de main et collaborateur de Ernest Touem Asser. Il devait assurer le suivi des travaux au chantier de réhabilitation de la Sous-préfecture et ceux de construction de deux salles de classe dans la même localité pour une valeur globale de plus de 40 millions de francs. Mathieu Wabo dit qu’il attendait de son partenaire d’affaires une contrepartie de 5 mille mètres carrés de terrain. D’après M. Wabo, son ami n’a jamais honoré cette promesse.
Par ailleurs, Mathieu Wabo dit s’être investi dans les travaux en question au point de vendre son véhicule à 800 mille francs pour l’achat du matériel de construction. Malgré tous ces sacrifices consentis, il n’avoir rien reçu de Ernest Touem Asser qui l’a plutôt écarté pour travailler exclusivement avec Athanase Bobogo, le chef des travaux.
Pour sa part, Athanase Bobogo raconte que c’est Mathieu Wabo qui l’a mis en contact avec Ernest Touem Asser. Il était chargé, dit-il, de coordonner les travaux et de recruter les ouvriers. Ce qu’il déclare avoir fait. «J’étais chargé de la réfection de la charpente, du plafond et de la peinture pour un montant de 1,5 million de francs. Quand le conflit avec Mathieu Wabo a déclenché, M. Touem Asser m’a confié les travaux de carrelage, menuiserie et de plomberie. Je réclame plus de 2 millions de francs», a souligné Athanase Bobogo. Il a ajouté qu’une bonne partie du matériel du chantier a été acheté à crédit auprès des commerçants locaux qui n’ont pas encore reçu de paiements. Le chef des travaux affirme que tous les travaux ont été exécutés et réceptionnés. L’affaire a été renvoyée au 23 juin 2022 pour la défense d’Ernest Touem Asser.