La Cour d’appel se déporte à Tongolo dans l’affaire Tala Voyages

Par Odette Melingui – odettemelingui2@gmail.com A l’issue de l’audience du 10 avril dernier, la Cour d’appel du Centre avait décidé d’effectuer une descente sur le terrain querellé sis au quartier Tongolo à Yaoundé, afin de toucher du doigt certaines réalités avant la suite des débats. La descente a été effectuée le 27 avril 2023 en présence de M. Gounou Djilo Eric William, représentant de la Société Tala Voyage Sarl et la succession Kameni Tchuente Roger et de M. Ngaseu Clovis, promoteur de la société Maryland Sarl. M. Tagni Henry Paul et Mme Noguem née Kemgne Elise n’ont pas quant à eux honoré au rendez-vous de la Cour. Pendant plus de deux heures, les juges chargés d’examiner cette affaire ont visité ce qui tient lieu de «magasin» des véhicules en arrêt d’activité de la société Tala Voyages, le lieu de garage et de stationnement ainsi que les locaux de la société Maryland Voyages. A plusieurs reprises, les juges ont interrogé les parties relativement à leurs prétentions ainsi que des témoins. Des questions ont par exemple porté sur l’identité de la personne qui a retiré l’enseigne commerciale de Tala Voyages sur le site actuellement occupé par Maryland Voyage ou encore sur le sort d’un bus de 70 places en panne, garé à côté des véhicules de Maryland dont les ayants-droit accusent le promoteur de la dernière compagnie d’avoir distrait les pièces importantes. Innocent et victime En admettant avoir fait enlever l’enseigne de cette compagnie au profit de la sienne sur le même site alors que le contrat de bail de Tala Voyages étaient encore en cours, Clovis Ngasseu, qui est mis en cause à chaque fois en tant qu’ancien chef d’agence de Tala voyages de Yaoundé, a déclaré aux juges être innocent. Il serait selon lui victime d’un complot ourdi par les ayants droit de la succession Tala Voyages. Il a accusé M. Gounou Djilo Eric d’avoir commis certains faits qui lui sont reprochés, sans donner la preuve de ses allégations. « Je suis installé sur les lieux avec l’accord des autres enfants de M. Kameni Tchuente Roger reconnus au pas. Je m’occupe d’eux en tant que leur grand frère de sang. Je ne suis pas un héritie r», a-t-il déclaré. En quittant les lieux ce 27 avril 2023, les juges ont donné rendez-vous aux parties le 15 mai 2023 à la salle d’audience la Cour d’appel du Centre pour la suite de la procédure. Dans cette affaire, la Société Tala Voyage Sarl, la succession Kameni Tchuente Roger et Dame veuve Kameni Tchuente née Pouemo Djilo Thérèse, qui vit actuellement aux USA (représentée par M. Gounou Djilo Eric William) poursuivent en justice M. Ngaseu Clovis, neveu du défunt Kameni Tchuente Roger et promoteur de la société «Maryland Sarl» ainsi que deux autres personnes à savoir M. Tagni Henry Paul, mécanicien, et Mme Noguem née Kemgne Elise, ménagère. Les prévenues ont été traduites en justice à travers une citation directe pour atteinte à la propriété foncière, trouble de jouissance, violation de domicile, vol et détention sans droit de la chose d’autrui. Les plaignants n’ont pas été satisfaits par une décision du Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif, qui les avait débouté de leur action en invoquant «l’autorité de chose jugée». En rappel, après la mort le 5 juin 2007 de M. Kameni Tchuente Roger, gérant statutaire de la société Tala Voyages, entreprise spécialisée dans le transport inter-urbain entre autres, sa veuve et ses enfants avaient donné procuration à M. Ngasseu Clovis, neveu du défunt et chef d’agence de Yaoundé pour assurer la gestion courante de cette société et des biens du disparu. Malheureusement, sans jamais rendre compte de sa gestion à ses mandants malgré leurs demandes répétées, Clovis Ngasseu est accusé d’avoir créé «Société Maryland Sarl» et l’avoir logée sur le même site. C’est à travers cette entreprise concurrente qu’il est accusé d’avoir détourné aussi bien les recettes d’exploitation de Tala Voyages que ses véhicules et pièces détachées. Les ayants-droit ont saisi plusieurs juridictions dans les régions de l’Ouest, du Littoral et du Centre, pour rentrer dans leurs droits. En vain jusqu’ici.

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