Qui a tué Tatiana Essama? C’est la question que se pose le collège des juges du Tribunal de grande instance (TGI) du Mfoundi. Le 2 juillet 2021, les débats ont été ouverts dans cette affaire opposant les ayants-droit de Tatiana Essama à Charles Stéphane Omoloma, son ex petit ami. Ce dernier, qui est écroué à la prison centrale de Yaoundé Kondengui depuis 2017 est accusé de meurtre. Il lui est reproché d’avoir ôté la vie à l’infortuné, avant de jeter son corps sur les rails. Le mis en cause nie tout en bloc depuis le déclanchement de cette procédure.
En l’absence des parents de la défunte à l’audience, le représentant du ministère public a indiqué qu’en mars 2017, le corps sans vie de Tatiana Essama a été retrouvé sur la voie ferroviaire dans un quartier de Yaoundé. Les recherches menées par les éléments de la brigade de gendarmerie de cette localité, ont suspecté son ex petit ami, qui n’avait toujours pas digéré leur rupture. Les témoignages recueillis par les enquêteurs ont permis de remonter le film de la mort de Mme Essama, qui était monté à bord du véhicule de son compagnon la veille et a été retrouvé morte, quelques heures plus tard.
Crime passionnel
Ces différents témoignages ont été corroborés par celui d’une dame, qui, se rendant à un deuil en compagnie de son époux, avait aperçu la silhouette d’un homme et une voiture de couleur blanche garée sur le lieu du crime. Ledit véhicule, après vérifications, appartenait à Charles Stéphane Omoloma. La dame déclare avoir dénoncé la scène à la brigade de la localité.
Le magistrat du parquet raconte que les parents de Tatiana n’avaient jamais approuvé cette relation à cause du caractère violent de M. Omoloma. Informée du décès de sa fille, la maman de la victime avait relaté aux enquêteurs que Charles Stéphane Omoloma, avait auparavant, tenté de tuer sa fille par un empoisonnement. C’est la raison pour laquelle, elle avait demandé à sa fille de couper tout lien avec le père de son enfant et de la rejoindre. Ce qui a, d’après elle, déclenché le courroux du meurtrier.
Pour sa défense, Charles Stéphane Omoloma a expliqué au tribunal qu’il entretenait une relation avec la victime depuis 8ans. Et de leur idylle est né un enfant. Pour éviter les problèmes avec son épouse, il dit avoir logé sa copine dans une chambre, et, suite à des difficultés financières qu’il traversait, il a demandé à cette dernière de repartir vivre avec sa mère, en attendant que la situation se rétablisse. Quelques mois plus tard, l’accusé déclare avoir demandé à Tatiana de chercher à nouveau la chambre parce qu’il était prêt à payer son loyer. Le 26 mars 2017, il dit avoir reçu l’appel de sa copine, l’informant qu’elle a enfin trouvé la chambre. Etant au volant de son véhicule, il avait promis de la rappeler plus tard. Il n’avait plus réussi à la joindre. Charles Stéphane Omoloma, déclare avoir vu sa petite amie pour la dernière fois la veille de son décès, lorsqu’il lui avait remis de l’argent pour les médicaments de leur enfant. Il dit s’être rendu lui-même à la brigade où il a interpellé et suspecté de faits de meurtre.
Le représentant du ministère public estime que Stéphan était un amoureux déçu, qui avait découvert que son ex l’avait quitté pour un policier. « L’accusé est un meurtrie par sa façon de parler. Il a tué la victime et transporté son corps dans les rails pour simuler un accident de circulation. Il est coupable », a-t-il conclu.
L’avocat de M. Omoloma, a déclaré que les réquisitions du ministère public s’appuient sur les commérages. Il n’y a aucune preuve, aucun témoin et aucun rapport d’autopsie pour déterminer les causes réelles du décès de la victime. Pour l’homme en robe noire, le seul péché de son client avait été de faire l’enfant avec Mme Essama. Le dénouement de cette affaire est attendu le 6 août 2021.