Par Odette Melingui –odettemelingui2@gmail.com
Entre Hubert et Naomie, c’est désormais le clash. Les deux tourtereaux ne savent plus à quel saint se vouer face aux différends qui les oppose. Pourtant, ils déclarent encore s’aimer. C’est devant le Tribunal de premier degré (TPD) de Yaoundé que le jeune couple a décidé de régler leurs problèmes. Naomie, 27 ans, est l’initiatrice d’une procédure en séparation de corps. Elle accuse son époux d’être devenu très violent, jaloux et possessif. De son côté, Hubert, qui se dit excédé par les infidélités répétées de Naomie s’oppose à cette procédure mais préfère plutôt divorcer d’elle. « Je ne peux pas être marié à une femme alors qu’’elle m’interdit son corps », a-t-il déclaré.
En effet, dans sa plainte, Naomie a évoqué les violences conjugales et la jalousie exagérée de Hubert. Elle a expliqué au tribunal qu’ils vivent dans un climat de tension qui n’en finit pas et les bagarres sont devenues récurrentes. Elle dit ne plus reconnaitre l’homme tendre et doux qui lui a offert une douce et mémorable lune de miel en 2014 au lendemain de leur mariage civil et religieux. De cette union sont nés quatre enfants dont les derniers sont des jumeaux. La dame raconte que son époux se montre de plus en plus possessif et surveille ses moindres gestes. Elle souligne en outre avoir été expulsé de la chambre conjugale en juillet 2020, suite à une sommation de Hubert, qui l’a contraint de s’installer dans la chambre des enfants. Quatre mois plus tard, Naomie dit avoir reçu la visite de sa mère, qui, ayant fait le constat de leur séparation, a tenté mais en vain une réconciliation. Elle déclare également que les membres de sa belle-famille quant à eux n’ont pris aucune initiative jusqu’à ce jour.
Fausses promesses,
Naomie reproche aussi à son homme d’être irresponsable surtout dans la prise en charge de leurs enfants. La dame se souvient qu’en décembre 2020, alors que leurs jumeaux avaient en projet de se baptiser, leur papa a non seulement refusé de payer les frais de baptême mais ne s’est non plus présenté à l’église pour les encourager. Elle dit avoir fait des reproches à son mari, et ce dernier lui a copieusement battu à l’aide du fer de construction en présence de leurs enfants. Selon elle, c’est la goutte d’eau qui a débordé le vase. Pour donner du poids à ses déclarations, Naomie a produit des prises de vue et un certificat médical, preuves de ce qu’elle est victime des violences conjugales.
Présent à l’audience, Hubert, qui s’est contenté de secouer la tête lors du témoignage de son épouse a pour sa défense, rejeté en bloc toutes les accusations qui pèsent sur sa personne. Pour sa défense, il a dit être fatigué de vivre avec une épouse frivole. Selon lui, son épouse est passée à côté de la vérité. Il soutient qu’en sa qualité de ferrailleur, il a offert une vie de rêve au-dessus de ses moyens à Naomie, sa dulcinée, sur qui il portait son estime. « Je l’ai fait visiter la France et c’est pendant notre voyage, alors que je finalisais les modalités pour notre séjour dans un hôtel, que j’ai surpris mon épouse en plein ébat sexuel avec un autre homme au téléphonique. Elle a eu le courage de me dire qu’elle ne le connait pas. C’est alors que je suis entré dans sa messagerie et j’ai découvert qu’elle est en communication avec plusieurs autres hommes, et qu’elle envoie les photos nues d’elle », a-t-il déclaré. Déçu, le chef de famille dit avoir réprimandé son épouse, qui a demandé les excuses et promis de ne plus recommencer. Mais, Hubert relate que ce n’étaient que de fausses promesses, puisque Naomie a continué de le tromper après chaque excuse.
Manque de communication
Poursuivant son récit, Hubert a relaté au tribunal qu’il a refusé de payer les frais de baptême de ses enfants et n’a pas assisté à cet évènement à dessein. Il s’est justifié en disant que c’est à cause du comportement de son épouse qu’il qualifie de prostituée, qui l’aurait poussé à agir ainsi. En outre, Hubert dit avoir convoqué plusieurs assises familiales afin de régler leurs différends, mais, Naomie a consciemment boycotté avec la complicité des membres de sa famille, sous prétexte qu’elle partait en visite chez ses parents. Pour finir, Hubert s’oppose à la séparation de corps sollicitée par son épouse mais souhaite que le tribunal prononce plutôt leur divorce. « J’aime encore mon épouse et je ne veux pas concevoir le fait d’être marié avec elle mais séparés de son corps », a-t-il conclu son propos.
Le tribunal, très conciliant, n’a pas manqué l’occasion de détecter un manque de communication au sein de ce couple, qui se trouve dans l’impasse. En les renvoyant, la juge a demandé au jeune couple qui dit s’aimer encore de cultiver un climat de convivialité et de confidence. L’affaire revient le 7 juillet prochain pour les réquisitions du ministère public.