Elle traîne sa mère en justice pour un problème de succession

Par Odette Melingui - odettemelingui2@gmail.com Après plus de 12 ans, l’héritage légué par Lazare continue de susciter de vives tensions et des divisions au sein de sa famille. Les nombreuses procédures pendantes devant les juridictions témoignent du fait que l’amour a foutu le camp dans cette famille pour laisser place à la haine. A l’origine du conflit, un grand patrimoine laissé par le défunt. En effet, Yvette, la fille de Lazare, s’oppose à une décision de justice rendue en son absence il y a plus de 17 ans. Dans ce jugement, Mireille, sa mère, a été désignée comme l’usufruitière de Lazare, et Jovin, le fils aîné du disparu issu d’une relation adultérine, est l’unique héritier de son père. Yvette estime alors que le tribunal a été induit en erreur et que ses intérêts n’ont pas été pris en compte au moment de rendre la décision querellée. Elle souhaite bénéficier de sa part du patrimoine laissé par son défunt père. Lorsque l’affaire a été appelée, mère et fille se sont présentées devant le juge main dans la main. Personne ne pouvait s’imaginer qu’elles sont en conflit pour une affaire de succession. En réalité, les deux dames n’ont pour adversaire commun que Jovin. Ce dernier, qui ne comparait pas, se serait installé au Gabon après le décès de son père. La désolation Pour bien comprendre cette affaire, il convient de revisiter l’arbre généalogique de cette famille. Il ressort des témoignages des deux dames que de son vivant, Lazare a épousé une seule femme, Mireille. De ce mariage est née une fille prénommée Yvette. Avant la naissance de l’enfant du couple, Lazare a entretenu une relation extraconjugale. De cette relation est né Jovin, qui a été reconnu plus tard par son père. Les membres de cette famille vivaient en harmonie et sous le même toit jusqu’à la mort du chef de famille en décembre 2008. Alors que Mireille était occupée à autre chose, Jovin a saisi le tribunal en janvier 2009 et a obtenu le jugement d’hérédité de son père. Dans cette première décision vivement contestée par la veuve, Jovin s’est déclaré unique héritier du défunt et, à l’aide d’un faux acte de mariage, sa mère, ancienne maitresse de Lazare, a été désignée administratrice et usufruitière des biens de la succession. Ayant découvert ce jugement, Mireille a fait opposition. Le tribunal a tranché en sa faveur et ses droits de veuve et d’usufruitière lui ont été restaurés. Seulement, lorsque la veuve a saisi le tribunal en opposition au premier jugement, elle n’a pas informé sa fille Yvette de la procédure et les intérêts de sa fille unique n’ont pas été pris en compte. C’est cette deuxième décision qu’Yvette conteste aujourd’hui. « J’ai été choquée d’entendre que le fils de mon mari a ouvert sa succession à mon insu et qu’il s’est désigné unique héritier. Dans la précipitation, je n’ai pas eu le temps d’en parler à ma fille, qui réside à l’étranger », s’est-elle empressée de déclarer avant que le tribunal ne lui donne la parole. Usage de faux En effet, Yvette, qui se présente comme l’enfant de Lazare, se sent lésée dans le jugement d’hérédité de son père. Elle réclame sa part d’héritage et souhaite être désignée cohéritière des biens de Lazare au même titre que Jovin. « Mon frère consanguin a induit ma mère et le tribunal en erreur. Je n’ai jamais été informée de cette procédure. Lorsque ma mère a fait opposition du premier jugement, j’étais en Guinée équatoriale », a-t-elle expliqué au tribunal. Après son forfait, relate Yvette, Jovin est allé s’installer au Gabon. Et ce dernier refuse de se présenter devant la justice malgré les multiples convocations qui lui ont été adressées. Ce qui énerve les deux dames. « Je me suis occupée de cet enfant dès son bas âge. Il connait que je suis la seule veuve de son père. Je ne sais pas pourquoi il a voulu dilapider les biens de mon mari avec la complicité de sa mère, qui n’était que la maitresse de Lazare. D’ailleurs, il y a une procédure pendante devant le TGI dans laquelle il est accusé, en complicité avec sa mère, de faux et usage de faux », a confié Mireille. Pour donner du poids à ses déclarations, Yvette a présenté au tribunal son acte de naissance qui prouve sa filiation avec le défunt. Ce document n’a pas suffisamment convaincu le tribunal, qui souhaite non seulement recueillir l’avis de Jovin afin de voir clair dans cette procédure, mais aussi que les dames produisent les deux jugements d’hérédité antérieurs. L’affaire a été renvoyée au mois prochain pour que Yvette régularise son dossier et pour la comparution éventuelle de Jovin.

Elle traîne sa mère en justice pour un problème de succession

REPARATION. Une veuve a obtenu le jugement d’hérédité de son époux sans tenir compte des intérêts de sa fille unique. Cette dernière se bat pour s’intégrer dans la succession de son défunt père, mais le tribunal exige la présence du fils aîné du disparu issu d’une autre relation.

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