Par Odette Melingui – odettemelingui2@gmail.com
Mme Mengue Mendze a passé la pire journée de sa vie le18 octobre 2022. Ce jour-là, son bébé, alors âgé de trois mois seulement, est porté disparu. Inquiète, elle a alerté les voisins et une enquête a immédiatement été ouverte. C’est ainsi que Miranda Noubissi, suspectée des faits décriés, a été interpelée dans une gare routière avec le bébé à main. Le même jour, la jeune dame se serait introduite de force au domicile de Gilbert Kegne, son ex petit ami, et aurait emporté des effets vestimentaires. Ces faits, qualifiés de vol aggravé et enlèvement de mineur aggravé, sont en jugement. Le 19 mars 2024, le Tribunal de grande instance (TGI) du Mfoundi, qui a hérité de ce dossier, a ouvert les débats en présence de l’accusée. Ecrouée à la prison centrale de Yaoundé Kondengui depuis 2 ans, Miranda Noubissi reconnait les faits.
En l’absence des plaignants à l’audience, les faits ont été relatés par la représentante du ministère public. Dans la journée du 18 octobre 2022, au quartier Mimboman à Yaoundé, a raconté la magistrate, Miranda Noubissi, qui avait l’habitude de fréquenter le salon de coiffure de Mme Mengue Mendze, s’y est rendue pour se faire coiffer. Elle a trouvé que la plaignante était occupée à tresser une autre cliente. Elle s’est alors proposée de s’occuper du bébé de Mme Mengue, qui était en train de pleurer.
Voisins alertés
Miranda Noubissi aurait profité de l’inattention de la mère de l’enfant pour s’éloigner avec son bébé. Quelque temps après, l’accusée se serait rendue au domicile de Gilbert Kegne, son ex petit ami où elle aurait défoncé la cernure de la porte, s’y serait introduite et aurait emporté des effets vestimentaires. Elle serait ensuite rendue à la gare routière de Mimboman, où elle s’apprêtait à fuir avec le bébé volé pour Bafoussam. Pendant ce temps, Mme Mengue Mendze, qui n’entendait plus les pleurs de son bébé, s’est mise à la recherche de Miranda Noubissi. Elle a alerté ses voisins et dénoncé la mise en cause dans une unité de gendarmerie. Une enquête a immédiatement été ouverte et Miranda Noubissi a été stoppée dans sa course dans un véhicule en direction de la région de l’Ouest.
Prise en flagrant délit, l’accusée a toujours plaidé coupable de tous les chefs d’accusations mis à sa charge depuis le déclenchement de la procédure judiciaire. Elle a réitéré ses aveux devant le juge du TGI du Mfoundi le 19 mars 2024, sans pour autant expliquer au tribunal le mobile de son acte. Elle s’est contentée de pleurer et de regretter son geste.
Etat psychologique…
Lors de ses réquisitions, la représentante du ministère public a soutenu que les faits qui sont reprochés à l’accusée sont assez graves. Elle a demandé au tribunal de prendre acte de ses aveux et de lui accorder de larges circonstances atténuantes compte tenu de sa qualité de délinquante primaire.
L’avocate de Miranda Noubissi a pour sa part déclaré que sa cliente a déjà été condamnée par la société et rejetée par sa famille. Elle a également demandé au tribunal de tenir compte du niveau intellectuel (CEI) de sa cliente, de ses aveux spontanés, son âge et son état psychologique. «Je lui ai demandé pourquoi elle a fait ça et elle a été incapable de me répondre. Elle ne sait pas pourquoi elle a commis un tel acte. Sa santé mentale est à revoir», a déclaré l’avocate de la défense. L’affaire a été mise en délibéré pour le 16 avril 2024.