Mme Kibala Dora a-t-elle volé ou a-t-elle fait preuve de négligence dans le vol de deux bagues, deux tablettes, un ordinateur portable et la somme de 500 mille francs perpétré au domicile de Mme Assoo Assoo, sa patronne? La question est au centre d’un procès devant le Tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif. Le 13 janvier 2021, les deux protagonistes ont donné leur version des faits dans cette affaire dont les débats ont repris à la demande de la plaignante qui n’avait pas pris part aux audiences antérieures.
Pendant son témoignage, Mme Assoo Assoo a expliqué avoir reçu un appel téléphonique de sa femme de ménage qui l’informait de ce qu’un individu qui se passait pour un technicien a surgi à la maison prétendant avoir été envoyé par la patronne pour prendre les mesures des ouvertures de la maison en vue d’une installation prochaine des rideaux. Elle raconte qu’à son retour dans son domicile, elle n’avait plus retrouvé sa ménagère et que sa maison avait été dévalisée. C’est ainsi qu’elle avait constaté après une inspection des chambres, dit-t-elle, la disparition de sa bague de fiançailles, d’une autre bague en or, d’un ordinateur portable, de deux tablettes appartenant à ses enfants et d’une somme de 500 mille francs. La plaignante dit avoir immédiatement porté plainte contre inconnu pour vol et pour négligence contre Mme Kibala.
«J’ai commencé à douter de la bonne foi de ma ménagère quand j’ai retrouvé intactes ma montre bracelet et plus loin la somme de 2,5 millions de francs de ma famille que je conservais dans une valise», a cependant souligné Mme Assoo Assoo à l’attention des juges. Elle précise qu’elle n’a jamais envoyé un individu effectuer un travail chez elle sans avoir averti sa femme de ménage.
Cette version des faits a été contestée par la mise en cause, qui nie les faits de vol qui lui sont reprochés. D’après Mme Kibala, sa patronne dit des contre-vérités. «Elle a déjà envoyé un technicien effectuer des travaux de climatisation dans son domicile. Il avait fallu que j’obtienne sa permission avant de le laisser entrer travailler», a déclaré la mise en cause. A la question de l’avocat de l’accusation de savoir pourquoi n’avoir pas averti sa patronne ce jour-là de la présence d’un inconnu, elle indique avoir tenté de joindre en vain cette dernière. Elle dit qu’elle ne se doutait de rien avant de souligner que l’individu dont il s’agit lui avait demandé un stylo et un papier faisant semblant de prendre les mesures sur les ouvertures en s’introduisant dans la chambre de la patronne et celle des enfants.
Mme Kibala raconte que la scène se passait pendant qu’elle faisait la lessive à la véranda et avait la tête troublée par le viol subi par sa fillette quelques jours plutôt. Elle justifie son absence à son lieu de service juste après le forfait par le fait qu’elle était allée accompagner ses petits enfants à l’école. S’agissant du vol des objets litigieux, elle reconnaît avoir constaté au moment de faire le ménage la disparation de la tablette qui se trouvait sur le lit des enfants. «J’ai certes le double des clés de la maison et j’accède dans toutes les pièces pour mettre la propreté, mais je ne connais pas là où elle garde précisément ses bijoux et l’argent», a-t-elle ajouté.
Le représentant du parquet qui avait déjà sollicité la culpabilité de la mise en cause, a reconduit ses réquisitions. L’affaire revient le 27 février 2022 pour les plaidoiries des avocats.