Mme Mbazoa Medou Maquette, déléguée d’arrondissement d’agriculture de Yaoundé 7 et Laure Djedeh, cadre d’appui dans le même service, sont poursuivies devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif pour des faits qualifiés de favoritisme et abus de fonction. C’est M. Saffou Tchebayou Harding, agriculteur et pasteur, qui est à l’origine de leurs déboires judiciaires. A l’audience du 14 janvier 2021, les deux accusées ont répondu aux abonnés absents. Elles étaient pourtant attendues pour que les débats s’ouvrent enfin dans cette procédure. L’absence des témoins de M. Saffou Tchebayou a obligé le tribunal à reporter l’audience le 11 mars 2021.
Il ressort de la documentation dont Kalara a pris connaissance que le 21 août 2019, le plaignant a saisi la délégation d’arrondissement d’agriculture de Yaoundé 7 aux fins de procéder à un constat de destruction et à une évaluation de ses cultures au village Nkoumou du fait de M. Dogmo, son voisin. Après avoir perçu tous les frais y afférents, les accusées ont procédé à une descente sur le terrain et ont dressé un procès-verbal de destruction des cultures, qui a été établi au même moment que les superficies et les indemnisations à allouer, conformément au décret du Premier ministre chef du gouvernement signé le 25 février 2003, fixant les indemnités à allouer à toutes les cultures détruites. Pour une superficie de 650 m2 de piment, 150 m2 de poivre et 150 m2 de Soja, la déléguée a estimé le coût total des indemnisations à 147.500 francs.
Favoritisme
Le plaignant a protesté ses indemnités, mais, les dames lui ont répondu qu’il ne leur apprenait pas leur travail. C’est récemment, ayant eu un problème similaire et étant rentré en possession du décret du Premier ministre que la présumée victime s’est rendue compte que le coût unitaire par m2 du piment et du poivre, des cultures maraîchères, a été minoré. Il indique qu’en lieu et place de 3000 francs par m2, le délégué d’agriculture et sa collaboratrice ont évalué le prix unitaire à 150 francs. L’homme de Dieu déclare que cette minoration n’est nullement le fait d’une erreur comme l’ont reconnu les accusées, mais plutôt un favoritisme pour le destructeur des cultures, qui n’est rien d’autre que le frère de Mme Djideh Laure.
Il soutient en outre que cette dernière lui aurait suggéré un arrangement à l’amiable lors de la descente, et que face à son refus, les dames n’ont trouvé mieux que de minorer les coûts unitaires de ses cultures pour que M. Dogmo s’en tire dans cette affaire. Il ajoute qu’au vu du décret suscité, le délégué devait plutôt évaluer les dégâts que lui a causés son voisin à 2,422.500 000 de francs au lieu de 147.500 francs.
Le plaignant estime enfin que le procès-verbal de descente dressé par l’autorité administrative lui cause un énorme préjudice et pour être rétabli dans ses droits, il aimerait que les indemnités de 2,602.125 francs lui soient payées par les mises en cause.