Par Marie Bahané welao (Stagiaire) welaomari@gmail.com
C’est un climat délétère qui règne entre Mme Manka Ngo Marie, directrice générale d’un hôtel situé au quartier Bastos à Yaoundé et M. Beliga Ngo Bianda Manuel, son employé. Les deux parties sont devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif dans une affaire de vol de vivres qui les oppose. Le 20 août 2021, le mis en cause a donné sa version des faits au centre de la procédure judiciaire, en l’absence de son adversaire.
Selon l’accusation, c’est le 28 mai 2021 que M. Beliga Ngo Bianda Manuel, maître d’hôtel, avait été surpris en train de soustraire du poisson, des légumes, des condiments et autres vivres achetés pour le ravitaillement du restaurant de l’hôtel. Les denrées querellées se trouvaient encore dans le véhicule de courses qui venait d’être garé au parking de l’établissement hôtelier. Le mis en cause avait devancé les porteurs et avait profité de leur absence pour dissimuler une bonne partie des provisions. Sauf que le pot aux roses avait été découvert par ses collègues. Informée, la patronne de l’hôtel avait saisi la brigade de gendarmerie de Yaoundé 1er qui avait mené une enquête qui a conduit à l’interpellation du mis en cause. Le procès-verbal de l’enquête préliminaire effectuée par les gendarmes, a été déposé au tribunal par l’avocat de la plaignante comme pièce au soutien de l’accusation.
Détenu à la prison centrale de Yaoundé Kondengui depuis trois mois, M. Beliga Ngo Bianda Manuel a présenté son mea culpa à l’audience du 20 août 2021. Ce dernier a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Il a présenté son mea culpa devant le TPI. Il a expliqué avoir agi ainsi pour réclamer son salaire à sa patronne. Il a déclaré avoir été recruté par Marie Manka Ngo en 2018. Après deux ans de service dans cette structure hôtelière, il dit avoir été promu au poste de gérant en janvier 2020. Il note que son employeur payait régulièrement son salaire. Sauf que de septembre 2020 jusqu’au jour des faits, il n’était pas rentré en possession de son dû. Il reconnait n’avoir pas eu l’idée de saisir Mme Manka Ngo Marie au préalable, pour discuter de la situation, avant de poser ce forfait.
S’agissant des produits qui ont fait l’objet du vol, il affirme avoir consommé une partie et dit avoir vendu le reste. Il souligne, cependant que même le fruit de la vente desdites denrées ne représente même pas la moitié des fonds que lui devait sa patronne.
Dans ses réquisitions, le représentant du parquet, qui s’est appuyé sur les débats faits au cours de cette audience a demandé au tribunal de déclarer le prévenu coupable des faits de vol simple. Le juge en charge du dossier compte rendre sa décision le 17 septembre 2021.