Le juge du tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif en charge du dossier opposant M. Koa Koa Luc, le plaignant, à Blaise Jonas Mekongo, le mis en cause, a décidé d’effectuer une descente à la Communauté urbaine de Yaoundé. Il s’agit pour le tribunal de se faire son opinion sur l’identification réelle de Blaise Jonas Mekongo poursuivi pour contrefaçon de documents et permis, puis menaces simples. L’identification du mis en cause est contestée par le parlementaire qui accuse celui qui se fait passer pour son frère consanguin d’avoir introduit dans sa carte nationale d’identité le nom Koa Koa Luc comme étant celui de son père alors que, dans l’acte de naissance du prévenu, ce nom serait Enama.
C’est cette situation que le juge veut clarifier avant de poursuivre les débats. Il veut savoir qui est le véritable père de M. Mekongo et s’assurer que les accusations faites contre lui sont fondées ou non, en allant interroger les archives de la Communauté urbaine de Yaoundé où l’acte de naissance du mis en cause est supposé avoir été établi. Cette démarche a été soutenue par la représentante du parquet qui a expliqué que les éléments de filiation d’un individu, contenus dans une Carte nationale d’identité (CNI) sont nécessairement tirés de son acte de naissance.
Avant de prendre cette décision, le tribunal avait ouvert les débats en donnant la parole à Luc Koa Koa pour exposer les faits qui l’ont poussé à engager cette procédure judiciaire contre celui qui se présente comme son «demi-frère». Le parlementaire a expliqué que son père, décédé en 1989, portait le même nom que lui. Le nom qu’il dit avoir aussi donné à tous ses enfants. Il raconte que sa famille et celle de Blaise Jonas Mekongo ont vécu ensemble au quartier Mokolo à Yaoundé du vivant de leurs parents. C’est après la mort du père de M. Mekongo que son géniteur, Koa Koa Luc, s’est lié en concubinage avec la veuve de son voisin et aurait adopté les enfants de cette dernière.
Concubinage…
«Mon père partait de temps en temps rendre visite à la mère de M. Mekongo au Carrefour Jamot et plus tard à Rue Manguier où j’ai construit mes résidences», a déclaré le plaignant. Il raconte qu’après la mort de son père, celui-ci lui aurait laissé la charge de la famille de sa concubine. Il dit avoir obéi aux dernières volontés de son feu père en s’occupant en tout point de vue des problèmes de la mère de M. Mekongo et tous ses enfants à qui il déclare avoir apporté les soutiens de toutes sortes. Mais la discorde entre le plaignant et Blaise Jonas Mekongo vient du fait que ce dernier utilise une CNI qui fait de lui un fils à part entière du défunt Koa Koa Luc.
D’après le plaignant, le mis en cause se sert de cette fausse identification pour brader les biens de la famille et surtout ceux du parlementaire, notamment les terrains de ce dernier qu’il aurait vendus à 16 millions de francs. Il conteste aussi le fait que son père se soit légalement marié à la mère du mis en cause sans qu’il en soit informé. Le député Koa Koa Luc conclut que tous les documents dont se prévaut M. Mekongo ont été fabriqués par ce dernier.
Seulement, Blaise Jonas Mekongo, qui ne se laisse pas faire, s’est évertué à démontrer que M. Koa Koa Luc est son frère à travers certaines allusions faites dans son questionnaire. Il note par exemple que c’est le parlementaire qui a été témoin de son mariage et se présentait comme son chef de famille. Le mis en cause a ajouté que le même Luc Koa Koa a soutenu sa candidature au conseil municipal de la Mairie de Elig Mfomo dans la Lekié, région du Centre, à l’époque où ce dernier avait été élu chef de l’exécutif de cette commune. Des déclarations que l’homme politique n’a pas niées, même s’il a continué à contester le fait que Blaise Jonas Mekongo soit le fils de Koa Koa Luc, son défunt père. La suite des débats, prévue le 11 mars 2021, permettra peut-être de clarifier la situation pour tout le monde.