M. Awoumou Florent, secrétaire du sous-préfet de Yaoundé 1er, comparaît devant le Tribunal de grande instance (TGI) du Mfoundi. Il a été renvoyé devant cette juridiction pour les faits de faux et usage de faux en écritures publiques et authentiques. Selon l’accusation, en juin 2017, un jeune footballeur en quête d’un passeport a été appréhendé à la Délégation générale de la Sureté nationale (Dgsn) en possession d’une liasse des pièces dont certaines avaient été qualifiées de fausses. Il s’agit, entre autres, d’une photocopie de la carte nationale d’identité (CNI), un acte de naissance, une demande de passeport. Au cours des investigations policières, les enquêteurs auraient constaté que M. Awoumou Florent avait aidé le jeune footballeur à changer sa filiation.
Le 19 octobre 2021, l’accusé a donné son témoignage au sujet des faits qui lui sont imputés. Il a expliqué que Pierre Biakan, son ancien entraineur de football, l’a joint au téléphone depuis Bafoussam pour lui dire qu’un de ses protégés avait besoin d’un passeport. «Il est venu de Bafoussam et m’a retrouvé à la sous-préfecture avec toutes les pièces à l’exception de la demande du passeport qui a été faite sur place», a-t-il déclaré. Il reconnaît n’avoir pas pris la peine de vérifier les documents qui lui avaient été présentés par son coach au moment de faire légaliser la photocopie de la CNI par son patron. Il raconte que quand lesdites pièces ont été déposées à la direction de la police des frontières, il a été découvert que l’autorisation parentale était fausse. «C’est ainsi qu’on m’interpelle pour me dire que je suis complice de ce faux», a-t-il précisé. Il a clamé son innocence pour toutes les accusations retenues à son encontre. Il nie être un facilitateur à la sous-préfecture où il travaille et dit n’avoir perçu aucun sou dans cette affaire.
Le représentant du parquet n’est pas du même avis que l’accusé, qui, selon lui, était passé aux aveux complets devant le juge d’instruction. Des extraits de ses déclarations ont été lus devant la barre. Le magistrat du parquet n’a pas hésité à demander au tribunal de déclarer M. Awoumou Florent coupable des charges qui pèsent sur sa personne.
L’avocat de l’accusé pense que quand on parle d’un «faux», c’est par rapport à un «vrai». Pour lui, l’accusation n’a pas pu démontrer le faux dont il est question étant donné que les documents argués de faux n’ont pas été présentés devant la barre. «Je ne pense pas que mon client a commis un faux ou l’intention de faire le faux. On peut parler dans ce cas d’une légèreté blâmable», a-t-il conclu avant de demander au tribunal de déclarer son client non coupable de l’infraction de faux pour faits non constitués. Le tribunal compte se prononcer sur la culpabilité ou non de l’accusé le 16 novembre 2021.