Cela fait déjà 15 ans que Me Ejangue Ekambi Adolphe est locataire d’une résidence de trois chambres, deux douches, deux cuisines et une salle de séjour située au quartier Santa Barbara à Yaoundé. L’avocat au barreau du Cameroun est un ancien magistrat hors hiérarchie ayant exercé au parquet de la Cour suprême avant son départ à la retraite. L’immeuble qu’il loue appartient à M. Tamo Claude, un homme d’affaires. Il ressort des débats ouverts devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif le 1er juin 2022 que les relations entre les deux personnalités ne sont plus au beau fixe. D’après les avocats de Claude Tamo, les arriérés de loyers accumulés par Me Ejangue Ekambi Adolphe, le plaignant, constituent la pomme de discorde entre les deux hommes. Le cumul des arriérés, disent-ils, est estimé à 23 mois d’arriérés pour un loyer mensuel de 100 mille francs.
Faute d’avoir trouvé un arrangement amiable au sujet de leur malentendu, Me Ejangue Ekambi Adolphe et Claude Tamo se retrouvent finalement devant la justice. C’est en effet le haut magistrat à la retraite qui a engagé les hostilités pour violation de domicile. Dans sa citation directe (plainte) le magistrat avait visé deux infractions contre le mis en cause, notamment la violation de domicile et le trouble de jouissance. Mais le parquet en avait décidé autrement. Au moment de renvoyer les deux adversaires devant le juge du jugement du Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre statuant en matière de citation directe, le ministère public avait abandonné l’infraction de trouble de jouissance pour ne retenir que celle de violation de domicile. Des faits que le bailleur nie.
Le 1er juin 2022, Me Ejangue Ekambi Adolphe et M. Tamo Claude ont répondu présents à la convocation du juge. Pendant cette audience, seul le plaignant a donné sa version des faits. En substance, l’ancien magistrat explique que le 18 novembre 2021, alors qu’il regagnait son domicile après sa journée de travail aux environs de 18h, il n’a pas pu accéder à son domicile. Motif : M. Tamo Claude avait, d’après lui, bloqué avec son véhicule le portail donnant accès à sa résidence. Il s’y serait maintenu pendant des heures et n’aurait libéré cette entrée que grâce à l’intervention de la police qui avait été alertée par le plaignant. Répondant à une question d’un avocat, Me Ejangue Ekambi Adolphe a expliqué que son domicile commence dès le portail. Ce sont ces agissements que l’ancien magistrat qualifie de violation de domicile.
Portail bloqué
Que dites-vous des déclarations de votre témoin, la ménagère qui affirmait aux enquêteurs qu’elle n’était pas informée des faits de violation de domicile dont il est question dans cette affaire et qu’à sa connaissance le reproche fait à M. Tamo Claude, c’est de n’avoir pas refait le toit de votre domicile? L’ancien magistrat répond que cette dernière avait déjà achevé sa journée de travail quelques heures plus tôt, ce jour-là, et n’avait pas assisté aux faits qui s’étaient déroulés aux environs de 18 h.
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