Par Emile Kitong – ekitong@gmail.com
Le dernier rendez-vous entre M. Charles Metouck, ancien Directeur général (DG) de la Société nationale de Raffinage (Sonara), et le Tribunal criminel spécial (TCS) a été semblable aux précédents. En réponse à chacune des questions posées par ses propres avocats, l’accusé a déroulé une démonstration qui finit par convaincre l’auditoire que ceux qui ont monté la procédure judiciaire le concernant sont soit de parfaits incompétents, soit des chargés de mission recrutés pour l’accabler sans se préoccuper de leur propre crédibilité. C’est l’impression que l’observateur a gardée après avoir écouté l’ancien DG. On attend la phase de son contre-interrogatoire par les avocats de la Sonara et le parquet pour savoir si la tendance reste inchangée…
Les audiences de l’affaire, tenues les 8 et 9 octobre derniers, ont été l’occasion pour l’ingénieur chimiste de se défendre sur six des 39 chefs d’accusation qui pèsent sur lui. C’est en tout des charges d’une valeur cumulée d’un peu plus de 1,9 milliard de francs pour lesquelles l’accusé plaide non coupable. Comme toujours. Ces accusations s’organisent en deux groupes. Dans la première vague, on retrouve des accusations relatives à de prétendus détournements de fonds publics perpétrés, selon la partie accusatrice, dans les opérations de rémunération tantôt du personnel de l’assistance technique Total mis à la disposition de la Sonara (points 58 à 60 de l’ordonnance de renvoi), tantôt du président du Conseil d’administration (point 64). Les accusations de la seconde vague ont pour fondement les présumées relations d’affaires entre la Raffinerie et certains de ses fournisseurs. C’est le cas pour les points 61 et 62 de l’ordonnance de renvoi.
Commençons par l’accusation N°61. Elle concerne l’exécution de l’avenant N°3 d’un contrat commercial liant la Sonara à un de ses fournisseurs en pétrole brut, la société Win King. L’avenant en question serait à l’origine d’un détournement de 805.621.841 francs, selon l’accusation. Il consacrerait « l’application rétroactive d’une clause » de cet avenant, ayant induit « une majoration du paiement » fait au profit du fournisseur Win King. L’accusation estime que l’accusé avait volontairement écarté les clauses initiales du contrat pour désavantager la société qu’il dirigeait. Dans sa réponse à la question posée par son avocat, M. Metouck a estimé que l’accusation appréhendait mal ce qui s’était passé du fait d’une compréhension inadéquate des contrats commerciaux.
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