Par Christophe Bobiokono – cbobio@gmail.com
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Un mandat d’arrêt invisible…
Le vendredi 3 juin dernier, la toile s’est littéralement enflammée à la suite de la mise en circulation d’une correspondance frappée du sceau de la confidentialité et signée apparemment la veille par le procureur général près la Cour d’appel du Littoral. Destinée prioritairement au «commandant du groupement de gendarmerie territoriale du Wouri», la correspondance en question le mettait pratiquement en demeure d’exécuter le «jugement N°1854/CD/COR rendu le 5 août 2021 par le tribunal de première instance de Douala-Bonanjo et le mandat de justice subséquent». Le document, apparemment déchargé le même jour au secrétariat du commandant de la légion de gendarmerie du Littoral faisait l’objet de cinq autres ampliations au rang desquelles celles destinées au ministre de la Défense et au secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie.
Le contenu de la correspondance comportait une menace à l’endroit de son destinataire principal : «Vous voudrez bien, peut-on y lire, au risque d’engager votre responsabilité pénale individuelle au sens des dispositions des articles 74, 89, 129 (inexécution de réquisition), 131, 148 (refus de service dû), et 157 (rébellion) du code pénal, exécuter le mandat de justice dont ci-joint copie, décerné par le TPI de Douala-Bonanjo contre le nommé Ngo’o Cyrus (directeur général du Port autonome de Douala)». Le but avoué par l’auteur de ce document était donc de provoquer l’incarcération de façon urgente du DG du PAD. Ce qui a provoqué sur les réseaux sociaux où cette correspondance devenue rapidement culte un vrai affrontement entre les partisans et les détracteurs de l’autorité portuaire en question. Et il a fallu attendre le lendemain, pour que l’authenticité du document soit remise en question par la rumeur…
Cette spéculation sur la liberté de M. Cyrus Ngo’o n’est pas la première en rapport avec la fameuse décision rendue par le TPI de Bonanjo le 5 août 2021. Déjà lors du week-end du 20 mai 2022, la toile s’était déjà enflammée, dans une ampleur certes moindre, suite à un texte publié par le lanceur d’alertes camerounais Boris Bertolt. Les médias du Groupe l’Anecdote (notamment l’émission Club d’élite de Vision 4) avaient pris le relai, avec des commentaires péremptoires sur l’incarcération programmée du DG du PAD. Il était alors raconté que de retour d’un séjour à l’étranger dans le cadre de ses charges professionnelles, M. Cyrus Ngo’o avait dû s’échapper par les toilettes à l’Aéroport international de Douala après avoir été inquiété par un contrôle policier. Mais, personne n’avait vu, comme du reste le week-end dernier, la trace d’un mandat d’arrêt concernant le DG du PAD.
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