Il est accusé d’avoir abusé sexuellement de quatre fillettes

Par Odette Melingui – odettemelingui2@gmail.com M. Essama François est un homme âgé de 40 ans. Pourtant, à première vue, il ressemble plutôt à un vieillard de 70 ans. Le 19 mars 2024, il s’est présenté devant le Tribunal de grande instance (TGI) du Mfoundi statuant en matière criminelle où il est accusé d’avoir abusé sexuellement des jeunes Raïssa, B Angel, Déesse et Thérèse respectivement âgées de 9, 7, 5 et 11 ans à l’époque des faits. Il répond de ce fait d’outrage à la pudeur suivi de viol. Le mis en cause, qui médite sur son sort à la prison centrale de Yaoundé Kondengui depuis un an, reconnait les faits mis à sa charge. Dès l’appel du dossier le 19 mars 2024, M. Essama François a eu de la peine à prendre place dans le box des accusés. Il s’emblait affaibli par la maladie. Son avocat a aussitôt sollicité sa mise en liberté provisoire enfin qu’il puisse bénéficier d’urgence d’une assistance médicale. « Mon client est un honnête homme qui, il y a quelques temps, a été victime d’un accident de la route. Il doit bénéficier d’une intervention médicale. Au soutient de notre requête, nous mettons à la disposition du tribunal des garants et une caution », a déclaré l’homme en robe noire. L’affaire a aussitôt été renvoyée au 16 avril 2024, pour que le ministère public donne son avis sur la demande de mise en liberté de M. Essama François, en attendant l’ouverture des débats. Poire aux fesses Il ressort de l’ordonnance de renvoi datée du 29 septembre 2023 dont votre journal a obtenu copie que le 19 février 2023, au quartier Ekié à Yaoundé, lieu-dit Hamadou, Mme Lesse Modo Victoire épse Bidjanga, Meboua Foumane Marianne et M. Bikoe Mballa Luc, les plaignants, ont constaté que leurs enfants avaient été contraintes d’entretenir des rapports sexuels à plusieurs reprises avec M. Essama François. Les victimes ont témoigné dans ce sens en présence de leurs parents. « J’ai remarqué que la petite de 5 ans avait mal au ventre. Alors, j’ai âpreté le remède traditionnel pour la purger. Au moment de lui mettre la poire aux fesses, j’ai constaté que son vagin était ouvert. J’ai mené ma petite enquête et les enfants ont dénoncé M. Essama François, mon locataire comme étant leur bourreau », nous a confié Mme Lesse Modo Victoire, la grand-mère de l’une des victimes, à la sortie de l’audience. Interrogée au cours de l’enquête préliminaire, Thérèse a déclaré que pendant les congés de noël, le mis en cause avait l’habitude de lui offrir des présents en guise de remerciement après lui avoir rendu un service. Ensuite, ce dernier lui faisait visionner une revue pornographique et tentait de lui faire des attouchements. Thérèse a ajouté que c’est grâce à son courage et sa hargne que M. Essama François n’a pas pu passer à l’acte sexuel avec elle. Raïssa et Angel ont pour leur part déclaré que le mis en cause avait l’habitude d’acheter leur silence avec des sommes d’argents allant de 100 à 1000 francs. Sa technique consistait toujours à les envoyer acheter des friandises puis à les conduire dans son domicile afin d’accomplir sa sale besogne. La défense Interpelé puis interrogé, M. Essama François avait prétendu ne pas être l’auteur des agressions sexuelles subies par les fillettes. Le mis en cause avait néanmoins déclaré qu’il lui arrivait de donner un peu d’argent aux victimes pour qu’elles l’aident à effectuer des commissions au vu de son état de santé qui l’empêche d’ailleurs d’avoir des érections suffisantes pour accomplir l’acte sexuel. Dès le déclenchement de cette affaire, M. Essama François avait également sollicité un arrangement à l’amiable avec les familles des victimes. D’après le juge d’instruction, une telle demande trahi de fait l’intention coupable de l’accusé, qui, en reconnaissant avoir eu recours aux services de ses victimes, atteste sans le dire de la familiarité qu’il a créée avec ces dernières. Celle-ci justifie en outre les dépositions des victimes d’après lesquelles les agressions sexuelles mentionnées dans les pièces médicales sont son œuvre. En attendant l’ouverture effective des débats dans cette affaire, M. Essama François est retourné en prison. Il saura ce que pense le ministère public de la demande de sa mise en liberté sollicitée par son avocat. Ce sera à la prochaine audience, prévue le 16 avril 2024.

Il est accusé d’avoir abusé sexuellement de quatre fillettes

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