Grosse vague de contamination de Covid 19 à la prison du SED

Par Christophe Bobiokono – cbobio@gmail.com La fin de l’échange entre M. Amadou Vamoulké et M. Polycarpe Abah Abah n’a devant la barre du Tribunal criminel spécial (TCS) n’a pas pu s’achever comme c’était prévu le 28 septembre 2021. Pour cause : l’ancien ministre des Finances n’a pas répondu présent à son rendez-vous avec la justice. La faute à une maladie qui le met dans l’incapacité de se rendre au tribunal. C’est du moins ce que ses soignants déclarent. Dans une certificat médical présenté aux juges lundi dernier, il est précisé que l’ancien ministre est en congé maladie jusqu’au 17 octobre prochain. Il n’a donc pas été en mesure de poursuivre l’interrogatoire déjà entamé de l’ancien DG de la Crtv. Le collège des juges a décidé de renvoyer au 1 er novembre prochain la suite du procès. En marge de ce procès dont la dernière audience n’a duré qu’une poignée de secondes, la procédure ne pouvant se poursuivre selon la loi en l’absence d’un accusé dont l’indisponibilité est justifiée, Kalara a appris des sources proches de l’ancien ministre que ce dernier a été frappé par la pandémie à Covid 19. Il serait donc dans sa période d’isolement, pour éviter de contaminer ceux qui pourraient le côtoyer. Ces sources ajoutent que M. Abah Abah n’est d’ailleurs pas l’unique personnalité incarcérée dans la prison du Secrétariat d’Etat à la Défense (SED) à avoir contacté la maladie. Le ministre d’Etat Marafa Hamidou Yaya et l’ancien directeur général de la Société immobilière du Cameroun (SIC), Gilles Roger Bélinga, auraient également fait la maladie. Le pénitencier du SED, où les pensionnaires sont pourtant logés chacun dans sa cellule doit vivre en ce moment une vague de la pandémie. 595 millions de F. Cela dit, le ministre Abah Abah, qui est connu comme un personnage robuste et bon amateur de sport, donne depuis quelques temps des signes de fébrilité par rapport à sa santé physique. C’est la deuxième fois d’ailleurs que son rendez-vous avec M. Vamoulké devant la barre est ajourné. Il y a environ deux mois, l’ancien ministre avait été pris par une fatigue subite et violente, connaissant une espèce de vertige, alors qu’il était appelé à poser ses premières questions à l’ancien DG de la Crtv. Il avait d’ailleurs fait venir d’urgence son fils, médecin, pour une consultation sommaire dans la salle d’audience du TCS peu après la suspension de l’audience par les juges, avant de regagner le pénitencier du SED. M. Abah Abah est aujourd’hui âgé de 67 ans et son séjour en prison ne doit pas laisser son organisme indifférent. Dans le procès en cours, M. Abah Abah et M. Vamoulké répondent en commun d’une accusation de détournement d’une somme de 595 millions de francs. Cet argent avait été viré dès les premiers jours de M. Vamoulké à la direction générale de la Crtv d’un compte bancaire de l’organisme public pour celui de la Direction des Impôts (DI, devenue direction générale des Impôts) dédié à la Mutuelle des personnels de cette administration. La transaction rémunérait la contribution de la DI dans la collecte de la Redevance audio-visuelle (RAV). C’est une rémunération jugée illicite par l’accusation, qui met à la charge de l’ancien ministre, du temps où il était encore directeur des Impôts, d’avoir conçu et signé un protocole d’accord à cette fin avec Gervais Mendo Ze, défunt prédécesseur de M. Vamoulké à la Crtv. M. Abah Abah et M. Mendo Ze avaient du reste déjà été condamnés pour le même motif par le TCS dans le premier volet du procès qui se poursuit aujourd’hui. Pour mémoire, M. Abah Abah a toujours nié avoir signé le protocole d’accord dont l’accusation n’a jamais produit l’original. Dans le procès avec M. Mendo Ze, l’ancien ministre avait expliqué que la commission payée par la Crtv à la DI relevait des pratiques des administrations fiscales. Il précisait aussi que c’est M. Ngamo Hamani, alors chef de la division des grandes entreprises à la DI qui avait indiqué au DG de la Crtv le compte destinataire de la commission en cause. De toutes les façons, M. Vamoulké avait mis un terme à cette pratique des commissions à la suite du premier virement signé par lui dans le cadre de la continuité de service. Principal accusé de l’affaire dite du volet 2 de l’affaire Crtv, l’ancien DG répond de plusieurs accusations pour un préjudice supposé d’environ 4 milliards de francs. Son procès a déjà connu 84 renvois, suscitant de vives réprobations de nombreuses organisations dont Reporter Sans Frontière, le Rhédac et le Cirlav, qui regroupe d’anciens dirigeants de l’audiovisuel public français et africains, tous convaincus de l’innocence de leur ancien collègue.

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