Par Marie Bahané (Stagiaire) – welaomari@gmail.com
«Il n’y a aucune plaque d’immatriculation, le circuit d’alimentation et le châssis sont délabrés, les roues et pneus dépiécés, peinture différente». C’est désormais dans cet état que se trouve son véhicule de marque Mercedes dans un garage de la ville de Yaoundé. M. Bemah Ernest Fru, un géomètre-topographe, a fait ces déclarations devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé-centre administratif (CA) le 30 août 2021. Le plaignant est aux abois. Il poursuit Besong A Besseng, Romeo Daniel Ottou, Gustave Onamena, Joseph Talla et Aladji Ousmane, tous détenus à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui pour coaction de vol et recel. Ces derniers ont plaidé coupable des charges retenues à leur encontre.
Le magistrat du parquet raconte que l’histoire au centre du procès remonte au 21 juin 2021 dans la matinée, lorsque M. Bemah Ernest Fru constate la disparition de son véhicule qu’il avait garé la veille dans le parking de son domicile au quartier Nkolbisson à Yaoundé. Outre son véhicule, la machine topographique, les actes de naissance de ses enfants, l’acte de mariage et deux titres fonciers ont également été emportés par les voleurs. Une enquête ouverte par les éléments du commissariat de la localité a permis de mettre la main sur Joseph Talla et Aladji Ousmanou, les deux receleurs, qui ont dénoncé les trois autres mis en cause.
Dans leurs aveux, les suspects ont expliqué les manœuvres qui leur ont permis de dérober l’engin du plaignant. Ils ont expliqué avoir accédé discrètement dans le domicile de M. Bemah Ernest Fru et en ont profité pour soutirer, à l’aide d’un bâton, les clés accrochées au mur de son salon. Ils disent avoir poussé et sorti le véhicule sans faire du bruit. C’est lorsqu’ils se trouvaient à une distance considérable du domicile du plaignant qu’ils ont démarré le véhicule en direction d’un garage. La voiture avait alors été démontée afin de la rendre méconnaissable avant de la vendre à 200 mille francs à une personne dont ils déclarent ignorer l’identité. La machine topographique, quant à elle, a été vendue à 50 mille francs. Les autres effets n’ont jamais été retrouvés. Le plaignant, qui était accompagné de son épouse, a confirmé la version des faits donnée par le ministère public.
Dans ses réquisitions, le représentant du parquet a demandé au tribunal de déclarer les 5 personnes coupables des chefs d’accusation mis à leur charge. Il a également demandé au juge de sanctionner Joseph Talla de l’infraction de défaut de carte nationale d’identité (CNI).
L’avocat du plaignant est allé dans le même sens que le magistrat du parquet avant de demander aux mis en cause la restitution de tous les effets disparus contenus dans une liste, qui doit être présentée au tribunal en la forme requise par la loi. La suite des débats est prévue le 6 septembre 2021, date de la prochaine audience.