Par Emile Kitong – ekitong@gmail.com
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Les sanctions infligées à Leubou et consorts
Attention : il ne s’agit pas du «fake news» longtemps recyclé par les réseaux sociaux, qui annonçait que M. Emmanuel Leubou, soi-disant «homme aux milles salaires» du ministère des Finances (Minfi), a écopé d’une peine de «104 années de prison» prononcée par un prétendu «procureur adjoint du TCS». Depuis plus de deux semaines, le Tribunal criminel spécial (TCS) a effectivement vidé sa saisine dans l’affaire de l’attribution frauduleuse des salaires consulaires à des personnels de l’Etat en service au pays. L’ancien chef de la cellule informatique de la Direction des dépenses du personnel et des pensions (Ddpp), vedette malgré lui de cette affaire, a été frappé de 18 années de prison ferme à la suite d’une procédure judiciaire parmi les plus controversées. Kalara publie en exclusivité l’ensemble du verdict et revient sur une affaire riche en curiosités.
Ce n’était pas le procès le plus couru du Tribunal criminel spécial (TCS) même s’il s’agissait de l’une des affaires les plus commentées sur les réseaux sociaux depuis cinq ans. Elle a connu une première décision dans l’après-midi du 16 octobre 2023 lorsque le trio des juges, présidé par Mme Siewe Yvette, a vidé sa saisine dans une salle d’audience particulièrement vide. Dans l’affaire dite de l’attribution frauduleuse des salaires consulaires (aux taux extérieurs) à certains personnels de l’Etat, le TCS a infligé 18 ans de prison à M. Leubou Emmanuel, l’accusé le plus célèbre parmi les mis en cause. L’informaticien a préalablement été déclaré coupable, avec trois autres, de «coaction de complicité de détournement des biens publics de 320.863.422 francs». M. Panko Philippe Raoul, coaccusé de M. Leubou et inspecteur du Trésor, qui faisait office de chef de file des accusés, a été frappé pour sa part de 25 ans de prison.
Pour ce même motif, M. Zé Georges Raoul, aussi connu tantôt comme Tomo Achile, Georges Michael ou Georges Bengono, ancien militaire qui avait pris la poudre d’escampette alors que le dossier était en jugement, et M. Ousmane Boukar Maliki alias Malloum Boukar, sous-officier de l’armée marine déclaré en fuite depuis la période des enquêtes, ont reçu les condamnations pénales les plus lourdes : la prison à perpétuité. Précision : sur un autre volet du procès, M. Panko Philippe Raoul et M. Ousmane Boukar Maliki ont également été déclarés «coupables de coaction de complicité de détournement des biens publics de 200 millions de francs». Ironie du sort, M. Ousmane Boukar Maliki, qui vaquait sereinement à ses occupations depuis le déclenchement de l’affaire en 2018, a été interpellé par la police alors qu’il tentait de quitter le Cameroun quelques heures seulement avant le verdict.
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