Par Christophe Bobiokono – cbobio@gmail.com
Le ministre d’Etat chargé de la Justice, Laurent Esso, a-t-il ordonné l’arrêt des poursuites contre l’ancien DG de la Société nationale de raffinage (Sonara) sur l’un des volets de l’affaire qui le concerne devant le tribunal criminel spécial ? A en croire des sources internes à la chancellerie, la réponse est oui. Et l’instruction en question remonterait à la première dizaine du mois de mars 2015. Pourtant, les débats du procès qui oppose l’Etat du Cameroun à Charles Metouck et à ses coaccusés ont démarré sur ce volet de l’affaire jeudi, 26 mars 2015, sans que le ministère public ne sollicite l’arrêt des poursuites. L’ancien DG et deux de ses anciens collaborateurs ont dû affronter les trois témoins présentés par le procureur général dans le but d’obtenir leur condamnation pour détournement des deniers publics.
L’ancien DG de la Sonara est en effet en jugement pour deux chefs d’accusations. La première accusation porte sur le paiement en juin 2010 par la Sonara d’une pénalité (en fait des intérêts sur crédit fournisseur) d’un montant de 216 mille dollars Us (108 millions de francs) à la société Win King, un de ses fournisseurs de pétrole brut. Un paiement jugé frauduleux par l’accusation. Et la seconde accusation a trait au non reversement par la Sonara à la direction générale des impôts d’une somme de 406 millions de francs de TVA et de l’impôt sur les sociétés. Ces deux accusations portent à un peu plus de 514 millions de francs la somme pour laquelle Charles Metouck et ses coaccusés sont en jugement.
Depuis l’enquête judiciaire, la société Win King, accusée d’avoir indûment perçu les 108 millions de francs représentant des «intérêts sur crédit fournisseur», avait restitué cette somme d’argent au Trésor public. Win King avait de ce fait sollicité l’arrêt des poursuites à l’égard de M. Tiakoh, son représentant dans ses relations d’affaires avec la Sonara, inculpé et placé en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui. Avec le début du procès public, cette demande d’arrêt des poursuites avait été renouvelée, M. Tiakoh ayant été renvoyé en jugement. A ce jour, cette demande n’a pas connu de suite, bien que M. Tiakoh ait été remis en liberté entre temps.
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