M. Seme Belibi Jean Bosco vit dans la tourmente. Ag\u00e9 de 87 ans, il est cultivateur-planteur \u00e0 Angon, son village natal situ\u00e9 dans l\u2019arrondissement de Mbankomo non loin de Yaound\u00e9. Il craint de ne pas avoir de s\u00e9pulture. Du moins, il d\u00e9clare ne pas savoir o\u00f9 ses restes seront inhum\u00e9s au cas o\u00f9 il venait \u00e0 mourir. Et pour cause : tout son patrimoine foncier d\u2019une superficie de 24 hectares a \u00e9t\u00e9 accapar\u00e9 par trois personnes qui ne sont pourtant pas de sa famille et qui ont fait immatriculer toute sa propri\u00e9t\u00e9 en obtenant, frauduleusement selon lui, des titres fonciers sur ses terres. Il a saisi le Tribunal administratif de Yaound\u00e9 pour recouvrer l\u2019int\u00e9gralit\u00e9 de son patrimoine. Il sollicite en fait l\u2019annulation de trois titres fonciers d\u00e9livr\u00e9s au profit des nomm\u00e9s Marguerite Ngono, Norbert Tchantchou et Maurice Kenfack couvrant des terrains dont les superficies varient entre 4000 m\u00e8tres carr\u00e9s et 14 hectares.<\/p>\n
Malgr\u00e9 le poids de l\u2019\u00e2ge, M. Seme Belibi a assist\u00e9 \u00e0 l\u2019examen de son recours le 6 septembre 2022. Pendant son intervention, son conseil a expliqu\u00e9 que les d\u00e9tenteurs des titres fonciers attaqu\u00e9s les ont obtenus en un temps record apr\u00e8s avoir jet\u00e9 son client en prison. Les mis en cause ont chacun acquis les terrains querell\u00e9s aupr\u00e8s du chef de village. Or, les terrains all\u00e9gu\u00e9s contenaient les champs, des maisons appartenant \u00e0 M. Seme Belibi, ainsi que le caveau familial. Curieusement, toutes les ventes critiqu\u00e9es ont \u00e9t\u00e9 ent\u00e9rin\u00e9es par le sous-pr\u00e9fet de Mbankomo.<\/p>
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