Le gouvernement est-il oui ou non d\u2019accord pour que M. Jan Joris Cappelle, d\u00e9fenseur des droits de l\u2019Homme bien connu, remette ses pieds au Cameroun\u00a0? A quelques semaines de deux rendez-vous judiciaires que ce citoyen de nationalit\u00e9 belge a avec des instances judiciaires au Cameroun le 5 et le 22 octobre 2022, il est difficile d\u2019avoir une r\u00e9ponse \u00e0 la question. Le 23 ao\u00fbt 2022, en r\u00e9ponse \u00e0 une demande de visa r\u00e9guli\u00e8rement introduite aupr\u00e8s du consulat du Cameroun en Belgique quatre jours plus t\u00f4t, il a \u00e9t\u00e9 inform\u00e9 que sa demande a \u00e9t\u00e9 rejet\u00e9e au motif qu\u2019il n\u2019est pas autoris\u00e9 \u00e0 entrer au Cameroun. Et pourtant, dans une communication officielle de l\u2019Etat du Cameroun du 29 juillet 2019 \u00e0 l\u2019attention de l\u2019Organisation des Nations Unies (ONU) dat\u00e9e, il avait \u00e9t\u00e9 indiqu\u00e9 que M. Cappelle \u00e9tait libre de solliciter l\u2019obtention d\u2019un visa pour le Cameroun.<\/p>\n
Le Belge avait en effet \u00e9t\u00e9 expuls\u00e9 du pays le 13 mai 2016 dans des circonstances rocambolesques. Depuis lors, il avait engag\u00e9 des proc\u00e9dures aupr\u00e8s de diverses instances de l\u2019ONU pour la d\u00e9fense de ses droits. Ainsi, le groupe de travail sur la d\u00e9tention arbitraire, le groupe de travail sur la question des droits de l\u2019Homme et des soci\u00e9t\u00e9s transnationales et autres entreprises, la rapporteuse sp\u00e9ciale sur les ex\u00e9cutions extrajudiciaires sommaire ou arbitraires, le rapporteur sp\u00e9cial sur la situation des d\u00e9fenseurs des droits de l\u2019homme, notamment, avaient saisi le Cameroun pour en savoir plus sur le cas du citoyen belge alors interdit de s\u00e9journer au Cameroun. A travers la Mission permanente de la R\u00e9publique aupr\u00e8s de l\u2019Office de l\u2019ONU et autres organisations internationales pr\u00e9sentes \u00e0 Gen\u00e8ve, le Cameroun d\u00e9posait son m\u00e9moire de d\u00e9fense, en expliquant au passage qu\u2019elle n\u2019\u00e9tait pas oppos\u00e9e au retour de M. Cappelle dans son territoire.<\/p>\n
Suite \u00e0 cette position du gouvernement, le Belge avait entrepris de revenir au Cameroun. Avec un visa long s\u00e9jour de 6 mois obtenu au consulat du Cameroun \u00e0 Bruxelles, il \u00e9tait arriv\u00e9 \u00e0 l\u2019A\u00e9roport international de Yaound\u00e9 – Nsimalen le 26 f\u00e9vrier 2020 vol de la compagnie Brussels Airlines. Mais la police des fronti\u00e8res lui barrait la route d\u2019entrer au Cameroun en le d\u00e9clarant \u00abpassager 55\u00bb, c\u2019est-\u00e0-dire interdit d\u2019acc\u00e8s au Cameroun. En d\u00e9pit de nombreuses interventions, il \u00e9tait remis dans l\u2019avion qui l\u2019avait transport\u00e9 de Bruxelles \u00e0 Yaound\u00e9 pour son retour forc\u00e9 chez lui. Depuis, de nouvelles pressions se sont abattues sur le pays par rapport \u00e0 ce dossier. C\u2019est comme si la police s\u2019\u00e9mancipe de la position officielle du Cameroun. En tout cas, c\u2019est ce qui appara\u00eet \u00e0 la lumi\u00e8re du rejet de la demande de visa du Belge la semaine derni\u00e8re, compromettant ses rendez-vous judiciaires.<\/p>
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