Il \u00e9tait assis sereinement sur le banc des accus\u00e9s et attendait son tour de parole. Lui, c\u2019est M. Essimi Mbengue Lazare, un ancien arbitre international, qui a \u00e9t\u00e9 traduit en justice pour les faits qualifi\u00e9s de destruction, menaces et usurpation de titre. C\u2019est M. Eyebe Jean, son oncle maternel, qui est \u00e0 l\u2019origine de ses ennuis judiciaires. Les d\u00e9bats relatifs \u00e0 cette affaire ont \u00e9t\u00e9 ouverts devant le Tribunal de premi\u00e8re instance (TPI) de Yaound\u00e9 centre administratif, le 12 mai 2022, en pr\u00e9sence des parties au proc\u00e8s. Le mis en cause, qui est libre de ses mouvements, plaide non coupable de tous les chefs d\u2019accusation retenus \u00e0 son encontre.<\/p>\n
Il ressort du t\u00e9moignage de M. Eyebe Jean, le plaignant, que l\u2019accus\u00e9 M. Essimi Mbengue Lazare est son neveu, c\u2019est-\u00e0-dire, le fils unique de sa s\u0153ur d\u00e9c\u00e9d\u00e9e. Cette derni\u00e8re avait \u00e9pous\u00e9 feu Mbengue, le p\u00e8re biologique de M. Essimi Mbengue Lazare. Le plaignant explique que son p\u00e8re, Essimi Lazare Henry, \u00e9tait copropri\u00e9taire de deux titres fonciers avec 11 autres personnes, y compris lui-m\u00eame. Les terrains dont il s\u2019agit avaient une superficie totale de 28 hectares. Apr\u00e8s le d\u00e9c\u00e8s du patriarche Essimi Lazare Henry en 1998, la famille avait organis\u00e9 une assise qui avait permis d\u2019ouvrir sa succession en 2020. Ainsi, les cinq enfants survivants du disparu avaient \u00e9t\u00e9 d\u00e9sign\u00e9s coh\u00e9ritiers de leur p\u00e8re. Et M. Essimi Mbengue Lazare avait \u00e9galement h\u00e9rit\u00e9 de son grand p\u00e8re \u00e9tant donn\u00e9 qu\u2019il repr\u00e9sentait sa d\u00e9funte m\u00e8re.<\/p>\n
Intimidation <\/strong><\/p>\n Alors que M. Eyebe Jean croyait \u00eatre en paix dans son village, il dit avoir d\u00e9couvert que son neveu avait entrepris la vente des terrains de son feu p\u00e8re, sans son accord. A la question de savoir en quelle qualit\u00e9 il attribuait des parcelles de terrains \u00e0 des personnes qui n\u2019appartenaient pas \u00e0 la famille, ce dernier lui avait brandi un titre foncier. Dans ce document qu\u2019il qualifie de faux, il est indiqu\u00e9 que l\u2019ancien arbitre international avait obtenu son titre de propri\u00e9t\u00e9 \u00e0 la suite d\u2019une d\u00e9cision de sortie de l\u2019indivision rendue par le tribunal de premi\u00e8re instance de Yaound\u00e9 centre administratif. Pourtant, soutient le plaignant, M. Essimi Mbengue Lazare n\u2019a jamais \u00e9t\u00e9 copropri\u00e9taire des titres fonciers litigieux. Pis, le plaignant d\u00e9clare que lors de la proc\u00e9dure de sortie d\u2019indivision introduite par M. Essimi Mbengue Lazare, il s\u2019est fait passer pour Essimi Lazare Henry, son grand p\u00e8re. Sauf qu\u2019au moment de faire \u00e9tablir le titre foncier querell\u00e9, le mis en cause aurait utilis\u00e9 sa v\u00e9ritable identit\u00e9.<\/p>\n Ainsi, sur les 28 hectares de terrains, M. Essimi Mbengue Lazare se dit propri\u00e9taire d\u2019un hectare et demi. \u00abJe n\u2019ai jamais \u00e9t\u00e9 inform\u00e9 d\u2019une proc\u00e9dure de sortie d\u2019indivision dans nos titres fonciers. L\u2019accus\u00e9 a induit le tribunal en erreur. Le titre foncier dont il se pr\u00e9vaut pour effectuer les ventes est faux. Je l\u2019ai d\u2019ailleurs attaqu\u00e9 en justice et mon neveu a \u00e9t\u00e9 reconnu coupable de complicit\u00e9 de faux par le premier juge. L\u2019affaire est toujours pendante devant la Cour d\u2019appel du Centre<\/em>\u00bb, a d\u00e9clar\u00e9 le plaignant.<\/p>\n S\u2019agissant des faits de menaces et destruction, M. Eyebe Jean a d\u00e9clar\u00e9 qu\u2019apr\u00e8s avoir vendu les terrains litigieux \u00e0 des tierces personnes, M. Essimi Mbengue Lazare avait d\u00e9truit les cacaoy\u00e8res qui se trouvaient sur le site querell\u00e9 avec la complicit\u00e9 de ses acheteurs, pour permettre \u00e0 ces derniers de s\u2019installer malgr\u00e9 les oppositions de la famille. \u00abIl m\u2019a dit qu\u2019il est un arbitre international et que je ne peux rien contre lui.<\/em>\u00bb, a not\u00e9 le plaignant.<\/p>\n Seulement, au moment pour M. Eyebe Jean de pr\u00e9senter au tribunal les documents au soutien l\u2019accusation, le juge en charge du dossier n\u2019a pas pu les admettre dans le dossier de proc\u00e9dure parce qu\u2019ils n\u2019\u00e9taient pas en la forme requise par la loi, c\u2019est-\u00e0-dire en originaux ou en copies certifi\u00e9es conformes. Il s\u2019agit pr\u00e9cis\u00e9ment du titre foncier de M. Essimi Mbengue Lazare et d\u2019autres documents jug\u00e9s importants pour la manifestation de la v\u00e9rit\u00e9 dans cette affaire. Celle-ci a dont \u00e9t\u00e9 renvoy\u00e9e au 14 juin 2022, pour que le plaignant produise ces diff\u00e9rents documents selon les formes pr\u00e9vues par la loi. Ce sera l\u2019occasion pour l\u2019accus\u00e9 de donner sa version des faits devant le tribunal et, si possible, de faire comparaitre ses t\u00e9moins.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Il \u00e9tait assis sereinement sur le banc des accus\u00e9s et attendait son tour de parole. Lui, c\u2019est M. Essimi Mbengue Lazare, un ancien arbitre international, qui a \u00e9t\u00e9 traduit en justice pour les faits qualifi\u00e9s de destruction, menaces et usurpation de titre. C\u2019est M. 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