{"id":3016,"date":"2022-05-09T06:15:58","date_gmt":"2022-05-09T05:15:58","guid":{"rendered":"https:\/\/kalarahebdo.net\/?p=3016"},"modified":"2022-05-09T13:34:48","modified_gmt":"2022-05-09T12:34:48","slug":"une-eglise-traine-un-journaliste-en-justice-pour-diffamation","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/kalarahebdo.net\/une-eglise-traine-un-journaliste-en-justice-pour-diffamation\/","title":{"rendered":"Une \u00e9glise tra\u00eene un journaliste en justice pour diffamation"},"content":{"rendered":"
La strat\u00e9gie de d\u00e9fense de Me Soumele Jatsa Augustin, l\u2019avocat de M. Paho Malcom Barnab\u00e9, <\/em>le directeur de publication (DP) du journal \u00abMidi Libre\u00bb visant \u00e0 bloquer la proc\u00e9dure judiciaire engag\u00e9e contre ce dernier devant le Tribunal de premi\u00e8re instance (TPI) de Yaound\u00e9 centre administratif, a tourn\u00e9 court. Le tribunal a promis de se prononcer sur cette requ\u00eate au moment o\u00f9 il rendra sa d\u00e9cision. Me Me Soumele Jatsa Augustin d\u00e9fend les int\u00e9r\u00eats du journaliste poursuivi pour avoir tenu des pr\u00e9sum\u00e9s propos diffamatoires et injurieux contre le pasteur Denis Boba de l\u2019\u00e9glise \u00ab<\/em>Life World Mission\u00bb situ\u00e9 au quartier Olezoa \u00e0 Yaound\u00e9 et ses collaborateurs. Dans un article publi\u00e9 au n\u00a0183 de \u00abMidi Libre\u00bb du 29 novembre 2021, le journaliste a accus\u00e9 les responsables de cette \u00e9glise de pervertir la doctrine chr\u00e9tienne, de menacer les fid\u00e8les et de coucher avec les femmes de la communaut\u00e9.<\/p>\n Dans son exception, l\u2019avocat de M. Paho a demand\u00e9 au juge du TPI en charge du dossier de mettre un terme au proc\u00e8s engag\u00e9 contre son client en brandissant la d\u00e9cision 00000 du 17 mars 2022 rendue par le Conseil National de la Communication qui avait \u00e9t\u00e9 saisi pour les m\u00eames faits. Dans cette d\u00e9cision, l\u2019organe r\u00e9gulateur des m\u00e9dias avait d\u00e9clar\u00e9 irrecevable la requ\u00eate des plaignants pour d\u00e9faut de qualit\u00e9, arguant que le coordonnateur national de cette congr\u00e9gation qui l\u2019avait saisi n\u2019avait subi aucun pr\u00e9judice. \u00a0Sur la base de cette d\u00e9cision, l\u2019avocat du journaliste demande au tribunal de faire application de l\u2019article 395 du Code de Proc\u00e9dure p\u00e9nale dans son alin\u00e9a 3 qui dispose que \u00abtoute personne d\u00e9finitivement relax\u00e9e ou condamn\u00e9e ne peut \u00eatre jug\u00e9e de nouveau pour les m\u00eames faits m\u00eame sous une qualification diff\u00e9rente\u00bb.<\/p>\n En r\u00e9action, Me Onana Emile Anicet, l\u2019avocat de l\u2019accusation a qualifi\u00e9 de dilatoire la requ\u00eate de la d\u00e9fense. \u00abIl tente de distraire le tribunal en s\u2019appuyant sur les dispositions de l\u2019article 183 alin\u00e9a 3 portant sur l\u2019autorit\u00e9 de la chose jug\u00e9e. Or, dit-il, le Conseil National de la Communication (CNC), organe r\u00e9gulateur des m\u00e9dias, n\u2019est pas une juridiction p\u00e9nale. Il a demand\u00e9 au tribunal de rejeter l\u2019exception formul\u00e9e par la d\u00e9fense et d\u2019ordonner la suite des d\u00e9bats. Le magistrat du parquet a partag\u00e9 le m\u00eame avis que l\u2019avocat de M. Boba. \u00abLa d\u00e9fense essaie de concurrencer une instance disciplinaire de r\u00e9gulation avec le juge p\u00e9nal comp\u00e9tent pour juger les infractions relevant du correctionnel\u00bb, a not\u00e9 le magistrat. Le tribunal a \u00e9t\u00e9 convaincu par les arguments de l\u2019accusation en d\u00e9cidant de poursuivre les d\u00e9bats.<\/p>\n Pendant son t\u00e9moignage devant la barre, le pasteur Boba Denis a indiqu\u00e9 qu\u2019il reproche \u00e0 l\u2019auteur de l\u2019article au centre du litige, d\u2019avoir dit des mensonges sur sa personne, son \u00e9pouse et certains de ses collaborateurs alors qu\u2019ils ne se connaissaient pas avec le journaliste. Il a d\u00e9clar\u00e9 que j\u2019ai perverti la doctrine chr\u00e9tienne dans ma communaut\u00e9, que ma passion est d\u2019avoir des relations sexuelles avec des femmes brunes. Il a \u00e9galement dit que j\u2019ai escroqu\u00e9 de l\u2019argent \u00e0 une grande autorit\u00e9 de ce pays et j\u2019ai simul\u00e9 un exil \u00e0 l\u2019\u00e9tranger alors que je me cachais au Cameroun. Il a, par ailleurs, accus\u00e9 mon \u00e9pouse d\u2019avoir form\u00e9 un gang de bandits charg\u00e9s d\u2019agresser les personnes. \u00abIl n\u2019a jamais cherch\u00e9 \u00e0 recouper ces graves et diffamatoires informations qu\u2019il a livr\u00e9 au grand public sans obtenir ma version des faits\u00bb. C\u2019est la raison pour laquelle le pasteur dit avoir saisi le CNC et le TPI le 3 d\u00e9cembre 2021.<\/p>\n Prenant la parole \u00e0 son tour, M. Etoundi Sama, un des pasteurs de la congr\u00e9gation de la \u00ab<\/em>Life World Mission\u00bb, indique que le 1er<\/sup> d\u00e9cembre 2021, il avait re\u00e7u dans son t\u00e9l\u00e9phone des coupures de presse avec un titre incendiaire. C\u2019est en parcourant l\u2019article litigieux qu\u2019il d\u00e9couvre son nom o\u00f9 il est trait\u00e9 d\u2019agresseur, d\u2019utiliser le nom de son beau-p\u00e8re, un g\u00e9n\u00e9ral d\u2019arm\u00e9e pour intimider les fid\u00e8les de l\u2019\u00e9glise. \u00abIl accuse mon \u00e9pouse et moi, de semer la terreur \u00e0 l\u2019\u00e9glise en intimidant les fid\u00e8les de notre communaut\u00e9. Le contenu de cet article m\u2019a heurt\u00e9 compte tenu des propos injurieux qu\u2019il utilise alors que pendant 12 ans nous nous investissons pour l\u2019\u00e9vangile\u00bb, a-t-il soulign\u00e9. Il soutient que les informations publi\u00e9es par le DP du journal \u00abMidi Libre\u00bb sont totalement contraires \u00e0 la r\u00e9alit\u00e9.<\/p>\n A la suite de M. Etoundi Sama, l\u2019avocat de l\u2019accusation a demand\u00e9 au tribunal de joindre aux faits de diffamation initialement retenus contre M. Paho par le parquet, des faits nouveaux, notamment, ceux de propagation de fausses nouvelles et d\u2019outrage. Un avis que ne partagent pas la d\u00e9fense et le repr\u00e9sentant du parquet qui demandent au juge de ne statuer que sur l\u2019infraction de diffamation contenue dans la plainte qui a saisi le tribunal. L\u2019intervention du minist\u00e8re public a suscit\u00e9 une r\u00e9action de l\u2019avocat du plaignant qui pr\u00e9cise que \u00able tribunal n\u2019est pas li\u00e9 \u00e0 la qualification des faits du parquet qui le saisit. Mais peut prendre en compte des infractions lorsque celles-ci sont r\u00e9v\u00e9l\u00e9es au cours des d\u00e9bats\u00bb.<\/p>\n Face \u00e0 ce houleux d\u00e9bat, le juge en charge du dossier a suspendu l\u2019audience pour donner son opinion sur la qualification sur les faits nouveaux et pour la suffisance des preuves le 12 mai 2022, date de la prochaine audience au cours de laquelle le mis en cause Denis M. Paho pourra donner sa version des faits.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" La strat\u00e9gie de d\u00e9fense de Me Soumele Jatsa Augustin, l\u2019avocat de M. Paho Malcom Barnab\u00e9, le directeur de publication (DP) du journal \u00abMidi Libre\u00bb visant \u00e0 bloquer la proc\u00e9dure judiciaire engag\u00e9e contre ce dernier devant le Tribunal de premi\u00e8re instance (TPI) de Yaound\u00e9 centre administratif, a tourn\u00e9 court. 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