{"id":2606,"date":"2022-01-17T06:42:09","date_gmt":"2022-01-17T05:42:09","guid":{"rendered":"https:\/\/kalarahebdo.net\/?p=2606"},"modified":"2022-01-17T00:49:26","modified_gmt":"2022-01-16T23:49:26","slug":"deni-de-justice-a-outrance-a-la-cour-supreme-du-cameroun","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/kalarahebdo.net\/deni-de-justice-a-outrance-a-la-cour-supreme-du-cameroun\/","title":{"rendered":"Un agent du Feicom d\u00e9nonce le sadisme de son DG et le faux de certains juges de la Cour supr\u00eame"},"content":{"rendered":"

Par Nnandong Essiane Jean-Paul*<\/strong><\/p>\n

\u00a0<\/strong>Monsieur le pr\u00e9sident de la R\u00e9publique,<\/p>\n

C\u2019est le chef d\u2019une famille en lambeaux qui choisit de vous \u00e9crire par le canal d\u2019une lettre ouverte, dans l\u2019espoir que sa supplication va vous parvenir, vous, le p\u00e8re de la nation et garant du pouvoir judiciaire.<\/p>\n

Cela fera bient\u00f4t onze (11) ans que je vis une injustice profonde\u00a0: j\u2019attends que la justice de mon pays dise le droit dans une affaire qui m\u2019oppose au Directeur G\u00e9n\u00e9ral (DG) du Feicom, M. Philippe Camile Akoa, mon employeur. Mais, depuis que ce contentieux est soumis \u00e0 la Cour Supr\u00eame, certains magistrats ont, soit d\u00e9cid\u00e9 de falsifier des documents judiciaires afin d\u2019am\u00e9nager une \u00abvictoire\u00bb \u00e0 leur coll\u00e8gue, soit choisi de bloquer l\u2019examen de mon dossier pour que le statu quo favorable au DG du Feicom persiste. Au point o\u00f9, priv\u00e9 de toute ressource financi\u00e8re et incapable, de ce fait, de subvenir aux besoins les plus \u00e9l\u00e9mentaires de ma famille, celle-ci s\u2019est totalement d\u00e9lit\u00e9e.<\/p>\n

Si je me suis d\u00e9cid\u00e9 d\u2019\u00e9crire cette lettre, M. le pr\u00e9sident de la R\u00e9publique, c\u2019est parce que j\u2019ai \u00e9t\u00e9 \u00e0 un doigt de perdre l\u2019une de mes filles \u00e2g\u00e9e de 12 ans en fin d\u2019ann\u00e9e 2021 du fait de mon \u00e9tat de pr\u00e9carit\u00e9. Cette derni\u00e8re a v\u00e9cu pendant des ann\u00e9es avec une sinusite devenue chronique parce que son p\u00e8re ne pouvait pas lui payer des soins de sant\u00e9 appropri\u00e9s. Cette maladie s\u2019est compliqu\u00e9e jusqu\u2019\u00e0 lui causer un abc\u00e8s du cerveau. Elle a heureusement subi avec succ\u00e8s deux op\u00e9rations \u00e0 l\u2019H\u00f4pital militaire de Yaound\u00e9, l\u2019une des sinus et l\u2019autre du cr\u00e2ne, gr\u00e2ce au concours de nombreuses \u00e2mes bienfaitrices qui ont r\u00e9pondu favorablement \u00e0 un appel public \u00e0 l\u2019aide lanc\u00e9 par M. Bobiokono Christophe, l\u2019\u00e9diteur du journal Kalara<\/em>.<\/p>\n

Paradoxalement, ma fille est sortie de l\u2019h\u00f4pital en augmentant mon stress\u00a0: je ne suis pas capable de faire face aux s\u00e9quelles laiss\u00e9es par sa maladie en termes de suivi post op\u00e9ratoire\u2026 Je ne peux lui offrir des m\u00e9dicaments qu\u2019elle doit consommer d\u00e9sormais sans arr\u00eat, ce qui laisse la porte ouverte \u00e0 des complications futures. J\u2019ai honte de vous dire que face \u00e0 ma situation, mon \u00e9pouse a quitt\u00e9 le foyer en m\u2019abandonnant six (6) enfants d\u00e9sormais non scolaris\u00e9s sous les bras. Bien que pr\u00e9dispos\u00e9s \u00e0 faire de bonnes \u00e9tudes, ils ont presque tous \u00e9t\u00e9 contraints \u00e0 l\u2019abandon\u2026 Mes filles sont des proies faciles pour des hommes sans scrupules\u2026 J\u2019ai parfois caress\u00e9 l\u2019id\u00e9e du suicide en voyant ma famille se d\u00e9truire par le fait de M. Akoa, soutenu par ses coll\u00e8gues magistrats de la Cour Supr\u00eame.<\/p>\n

 <\/p>\n

M. le Pr\u00e9sident,<\/p>\n

Recrut\u00e9 au Feicom comme agent en 2001, j\u2019y ai connu une carri\u00e8re prometteuse jusqu\u2019au 21 septembre 2011<\/strong>, date de mon licenciement brutal et m\u00e9chant, pour avoir maintenu ma candidature aux \u00e9lections des d\u00e9l\u00e9gu\u00e9s du personnel contre la volont\u00e9 de mon DG. Comme employ\u00e9, j\u2019avais toujours \u00e9t\u00e9 bien not\u00e9 par mes chefs. J\u2019\u00e9tais d\u2019ailleurs inscrit au tableau d\u2019avancement lorsque mon licenciement a \u00e9t\u00e9 act\u00e9, parce que j\u2019avais choisi de me mettre au service de mes coll\u00e8gues en respectant scrupuleusement les limites de mon statut.<\/p>\n

J\u2019avais d\u00e9j\u00e0 pourtant exerc\u00e9 un premier mandat de d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 du personnel au Feicom et je n\u2019avais connu aucun probl\u00e8me avec ma hi\u00e9rarchie. J\u2019ai donc \u00e9t\u00e9 licenci\u00e9 d\u2019une entreprise publique pour avoir us\u00e9 de ma libert\u00e9 d\u2019exercer un Droit. J\u2019ai \u00e9t\u00e9 licenci\u00e9 pour rien, au m\u00e9pris du Code du travail qui octroie une protection au d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 du personnel. Et sans que l\u2019inspecteur du travail ait \u00e9t\u00e9 consult\u00e9. Devant la grossi\u00e8ret\u00e9 de l\u2019injustice venant, en plus, d\u2019un magistrat chevronn\u00e9, j\u2019ai cru que la Justice pouvait rapidement mettre un terme \u00e0 cette situation. Un r\u00eave que j\u2019ai caress\u00e9 jusqu\u2019\u00e0 ce que mon dossier arrive \u00e0 la Cour Supr\u00eame.<\/p>\n

Au lendemain de mon licenciement, j\u2019avais saisi le Tribunal de Grande Instance du Mfoundi apr\u00e8s l\u2019\u00e9chec de la proc\u00e9dure de conciliation devant l\u2019Inspecteur du travail. Et, sans surprise, le 21 janvier 2013, le Tribunal de Grande Instance du Mfoundi s\u2019est prononc\u00e9 sur mon licenciement en le d\u00e9clarant \u00abnul et de nul effet\u00bb<\/strong>, conform\u00e9ment \u00e0 la protection l\u00e9gale que conf\u00e8re l\u2019article 130 du Code du Travail \u00e0 tout candidat aux \u00e9lections des d\u00e9l\u00e9gu\u00e9s du personnel d\u00e8s le d\u00e9p\u00f4t des candidatures.<\/p>\n

D\u00e9cid\u00e9 de ne plus me voir au sein d\u2019une entreprise publique qu\u2019il consid\u00e8re peut-\u00eatre comme un \u00e9l\u00e9ment du patrimoine de sa famille, le DG du Feicom a fait appel de cette d\u00e9cision et le 13 juillet 2013, la Cour d\u2019Appel du Centre a confirm\u00e9 int\u00e9gralement le verdict du TGI du Mfoundi, \u00e0 savoir que mon licenciement \u00e9tait \u00abnul et de nul effet\u00bb. M. Philippe Camile Akoa a alors d\u00e9cid\u00e9 de se pourvoir en cassation en saisissant la Cour Supr\u00eame. Et, depuis bient\u00f4t neuf (09) ans, certains des magistrats en charge de mon dossier m\u2019opposent leur all\u00e9geance \u00e0 leur coll\u00e8gue, le DG du Feicom.<\/p>\n

M. le Pr\u00e9sident de la R\u00e9publique,<\/strong><\/p>\n

Le pourvoi form\u00e9 par le DG du Feicom a connu un premier succ\u00e8s, le 28 mai 2015. L\u2019arr\u00eat de la Cour d\u2019Appel du Centre du 13 juillet 2013 ayant \u00e9t\u00e9 rendu par un coll\u00e8ge de trois magistrats, la Section sociale de la Haute juridiction avait jug\u00e9 que la loi avait \u00e9t\u00e9 viol\u00e9e. Le dossier fut renvoy\u00e9 \u00e0 la Cour d\u2019Appel pour \u00eatre r\u00e9examin\u00e9 par d\u2019autres juges parce que la Cour Supr\u00eame estime que la juridiction d\u2019Appel aurait d\u00fb \u00eatre compos\u00e9e lors du premier examen par un juge (magistrat) associ\u00e9 \u00e0 deux assesseurs. Il s\u2019agissait donc simplement d\u2019un probl\u00e8me de forme \u00e0 r\u00e9gler.<\/p>\n

Curieusement, lors du second examen du dossier \u00e0 la Cour d\u2019appel du Centre, le 25 mars 2016, l\u2019affaire va conna\u00eetre un revirement spectaculaire dans sa quintessence. Mon licenciement est d\u00e9clar\u00e9 \u00ababusif\u00bb<\/strong> pour la premi\u00e8re fois et des dommages et int\u00e9r\u00eats d\u2019un peu plus de 3,7 millions de francs me sont attribu\u00e9s. Il s\u2019agit d\u2019un verdict favorable au DG Feicom, qui croyait ainsi s\u2019offrir \u00e0 peu de frais mon \u00e9loignement de \u00abson\u00bb entreprise.<\/p>\n

La protection l\u00e9gale conf\u00e9r\u00e9e par l\u2019article 130 du Code du Travail \u00e0 tout candidat aux \u00e9lections des d\u00e9l\u00e9gu\u00e9s du personnel d\u00e8s le d\u00e9p\u00f4t des candidatures fut cette fois ignor\u00e9e de m\u00eame que d\u2019autres violations de la loi par mon DG.<\/p>\n

En d\u00e9pit des difficult\u00e9s financi\u00e8res que je connaissais, j\u2019ai cru que l\u2019Etat de droit allait triompher malgr\u00e9 tout en d\u00e9cidant, d\u2019un commun accord avec mon conseil, de faire un nouveau recours \u00e0 la Cour Supr\u00eame afin de d\u00e9fendre mes droits grossi\u00e8rement malmen\u00e9s. C\u2019est malheureusement au niveau de la plus haute juridiction du pays que je connais depuis une situation affreuse.<\/p>\n

Sans honte, l\u2019all\u00e9geance des magistrats de la Cour Supr\u00eame au DG du Feicom, \u00e0 la limite de l\u2019outrance, va les amener, le 27 juillet 2017, \u00e0 recourir \u00e0 une falsification de documents pour conforter le verdict inique de la Cour d\u2019Appel. Avec l\u2019aide de quelques complices, le conseiller Jeatsa Jakob<\/strong>, pr\u00e9sident de la Section sociale de la chambre judiciaire de la Cour Supr\u00eame d\u00e9cide grossi\u00e8rement de me d\u00e9choir de mes moyens de d\u00e9fense en usant de faux. C\u2019est l\u2019unique possibilit\u00e9, au regard des faits, pour \u00e9viter que mon licenciement soit d\u00e9clar\u00e9 \u00abnul et de nul effet\u00bb comme le veut la loi.<\/p>\n

En effet, en date du 29 (vingt-neuf) juillet 2016, j\u2019avais re\u00e7u via mon avocat une notification d\u2019Huissier de justice m\u2019enjoignant de faire tenir dans un d\u00e9lai de 30 (trente) jours \u00e0 la Cour Supr\u00eame un m\u00e9moire contenant les arguments juridiques au soutien de mon pourvoi. En principe, et selon la loi, je pouvais m\u2019ex\u00e9cuter sans aucun risque jusqu\u2019au 27 Ao\u00fbt 2016, date limite du d\u00e9p\u00f4t de mes \u00e9critures au greffe de la Cour Supr\u00eame d\u00e9coulant de la mise en demeure du 29 juillet 2016.<\/p>\n

Mon \u00abm\u00e9moire ampliatif\u00bb est parvenu effectivement au greffe de la Cour Supr\u00eame, contre d\u00e9charge, le 24 ao\u00fbt 2016, soit 03 (trois) jours avant cette date butoir. Il a \u00e9t\u00e9 enregistr\u00e9 \u00e0 la Cour Supr\u00eame sous le N\u00b0 5914. Lors de l\u2019audience publique de la Section sociale de la Chambre judiciaire de la Cour Supr\u00eame tenue le 27 juillet 2017, le conseiller Jeatsa Jakob<\/strong>, qui s\u2019est personnellement charg\u00e9 d\u2019examiner pr\u00e9alablement le dossier avant l\u2019audience (instruction), va souverainement d\u00e9cider de falsifier la r\u00e9alit\u00e9 du dossier.<\/p>\n

Dans le rapport d\u2019instruction lu en pleine audience, il \u00e9crit ceci\u00a0: \u00abNotifi\u00e9 par voie d\u2019Huissier le 22 juillet 2016, Nnandong n\u2019a r\u00e9agi que le 24 ao\u00fbt 2016, bien au-del\u00e0 du d\u00e9lai officiel de trente jours \u00e0 lui imparti\u00bb<\/em><\/strong>. Et, sur cette base, il d\u00e9clare mon affaire class\u00e9e pour \u00abd\u00e9p\u00f4t tardif de m\u00e9moire\u00bb<\/em><\/strong>.<\/p>\n

Surpris par une telle issue totalement improbable du dossier, mon avocat, tout en rappelant \u00e0 la Cour que nous avions plut\u00f4t \u00e9t\u00e9 mis en demeure de d\u00e9poser mon m\u00e9moire \u00e0 la Cour Supr\u00eame par exploit d\u2019huissier de justice dat\u00e9 du 29 juillet 2017 et non du 22 comme lu par le rapporteur<\/strong>, demande des v\u00e9rifications en pleine audience et sugg\u00e8re, \u00e0 toutes fins utiles, que la Cour Supr\u00eame suspende l\u2019examen du dossier pour s\u2019assurer qu\u2019elle ne se trompe pas. M. Jeatsa Jakob <\/strong>ne va accorder aucune attention \u00e0 ce propos. Il se pr\u00e9cipite, avec le soutien du repr\u00e9sentant du minist\u00e8re public, l\u2019avocat g\u00e9n\u00e9ral Tjalle II Fr\u00e9d\u00e9ric<\/strong>, \u00e0 lire le verdict qui \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 pr\u00e9par\u00e9.<\/p>\n

Et pourtant, l\u2019exploit d\u2019huissier querell\u00e9, enregistr\u00e9 sous le num\u00e9ro 5539 et sorti du dossier de proc\u00e9dure \u00e0 la demande de mon Conseil et de l\u2019un des trois membres du coll\u00e8ge des juges (M. Mamar Paba Sale) pr\u00e9sente une grossi\u00e8re surcharge sur la date de notification\u00a0: la lettre \u00abn\u00bb<\/strong> du \u00abneuf\u00bb<\/strong> a \u00e9t\u00e9 truqu\u00e9e pour en faire un \u00abdeuf\u00bb<\/strong>, que M. Jeatsa Jakob <\/strong>prend pour un \u00abdeux\u00bb<\/strong> (voir pi\u00e8ce 1). C\u2019est donc parfaitement conscient de cette d\u00e9naturation du document que M. Jeatsa Jakob s\u2019est pr\u00e9cipit\u00e9 \u00e0 lire un verdict qui permet \u00e0 M. Akoa de me tenir \u00e9loign\u00e9 du Feicom. Je n\u2019ai jamais pens\u00e9 jusque-l\u00e0 qu\u2019un tel faux flagrant soit possible \u00e0 la Cour Supr\u00eame\u00a0!<\/p>\n

Il se trouve, apr\u00e8s v\u00e9rification, que la date port\u00e9e sur l\u2019original de la notification rest\u00e9 comme d\u2019usage dans le r\u00e9pertoire de l\u2019Huissier de justice est bel et bien le 29 juillet 2016. (voir pi\u00e8ce 2)<\/strong><\/p>\n

Dans une requ\u00eate adress\u00e9e \u00e0 Monsieur le Premier Pr\u00e9sident de la Cour Supr\u00eame, avec copie \u00e0 Monsieur le ministre d\u2019Etat, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, j\u2019ai d\u00e9nonc\u00e9 ce scandale en date du 7 ao\u00fbt 2017. En r\u00e9action, mon affaire a \u00e9t\u00e9 purement et simplement gel\u00e9e \u00e0 la Cour Supr\u00eame pendant 26 mois.<\/p>\n

En violation flagrante des propres textes de la Haute juridiction qui disent que la notification de tout arr\u00eat de d\u00e9ch\u00e9ance est disponible d\u00e8s la lev\u00e9e de l\u2019audience, la section sociale de la Cour Supr\u00eame va finalement me notifier le 19 septembre 2019 seulement son Arr\u00eat rendu public depuis le\u2026 7 ao\u00fbt 2017.<\/p>\n

 <\/p>\n

Monsieur le Pr\u00e9sident,<\/p>\n

Cette confiscation de leur propre d\u00e9cision par le pr\u00e9sident Jeatsa Jakob <\/strong>et ses complices ne vise qu\u2019une seule chose\u00a0: retarder au maximum la possibilit\u00e9 d\u2019engager un recours formel contre leur arr\u00eat. C\u2019est donc seulement le 20 septembre 2019, que mon Conseil peut enfin adresser \u00e0 M. le Premier Pr\u00e9sident de la Cour Supr\u00eame une requ\u00eate pour obtenir la r\u00e9vision de l\u2019Arr\u00eat N\u00b0169\/S\/2017. Et cette requ\u00eate va demeurer sans suite jusqu\u2019\u00e0 la mise \u00e0 la retraite de M. Jeatsa Jakob.<\/strong><\/p>\n

C\u2019est donc le 26 novembre 2020, apr\u00e8s la d\u00e9signation d\u2019un nouveau pr\u00e9sident \u00e0 la t\u00eate de la section sociale de la Chambre judiciaire de la Cour supr\u00eame du Cameroun qu\u2019un nouveau coll\u00e8ge des juges va revenir sur la d\u00e9cision inique du 7 ao\u00fbt 2017 et d\u00e9cider de r\u00e9examiner mon dossier. Depuis lors, je suis en attente de la programmation de cette affaire. J\u2019en suis \u00e0 plus d\u2019une ann\u00e9e d\u2019attente depuis l\u2019arriv\u00e9e d\u2019un nouveau pr\u00e9sident \u00e0 la section sociale. Et compte tenu de ma situation, cette attente ressemble de plus en plus \u00e0 une \u00e9ternit\u00e9<\/strong>\u2026<\/p>\n

 <\/p>\n

M. le Pr\u00e9sident,<\/p>\n

Presque onze (11) ans apr\u00e8s mon licenciement sauvage par M. Philippe Camile Akoa du Feicom, je suis \u00e0 bout, sans ressources pour m\u2019occuper de ma famille, qui est en passe d\u2019\u00eatre totalement d\u00e9truite. Je suis r\u00e9duit \u00e0 la mendicit\u00e9.<\/p>\n

J\u2019ai vu, impuissant, mes enfants d\u00e9serter le chemin de l\u2019\u00e9cole faute de moyens pour les y envoyer\u2026 Dois-je les voir d\u00e9sormais succomber aux maladies graves et co\u00fbteuses qui les attaquent du fait du seul v\u0153u du DG du Feicom\u00a0?<\/p>\n

Cette lettre ouverte est une supplication pour obtenir du Pr\u00e9sident du Conseil sup\u00e9rieur de la Magistrature, garant du pouvoir judiciaire, que la Cour supr\u00eame du Cameroun se prononce enfin sur mon dossier, parce qu\u2019il s\u2019agit d\u00e9sormais d\u2019une affaire de vie et de mort.<\/strong><\/p>\n

C\u2019est aussi une demande d\u2019aide adress\u00e9e au P\u00e8re de la Nation pour obtenir de l\u2019aide financi\u00e8re ou mat\u00e9rielle de l\u2019Etat, compte tenu de la situation de pr\u00e9carit\u00e9 aig\u00fce que vit ce qui reste de ma famille.<\/p>\n

C\u2019est enfin, pour obtenir une certaine s\u00e9curit\u00e9 autour de ma personne, parce que j\u2019ai le sentiment que ma disparition physique est programm\u00e9e depuis quelques ann\u00e9es.<\/p>\n

En effet, dans la soir\u00e9e du 29 juillet 2015, trois parfaits inconnus s\u2019\u00e9taient retrouv\u00e9s chez moi, ne trouvant que mes enfants qu\u2019ils avaient assailli de questions sur la position de leur p\u00e8re.<\/p>\n

En date du 11 ao\u00fbt 2015<\/strong>, j\u2019avais adress\u00e9 \u00e0 M. le Procureur de la R\u00e9publique pr\u00e8s le Tribunal de Premi\u00e8re Instance de Yaound\u00e9 – centre administratif, une plainte relative \u00e0 la tentative d\u2019assassinat de ma personne en suspectant directement M. Akoa Philippe Camille. Ma plainte avait \u00e9t\u00e9 transmise aux services comp\u00e9tents du Secr\u00e9tariat d\u2019Etat charg\u00e9 de la Gendarmerie, aux fins d\u2019enqu\u00eates et compte rendu. Le suspect avait \u00e9t\u00e9 entendu le 3 novembre 2015. Mais cette proc\u00e9dure avait \u00e9t\u00e9 gel\u00e9e.<\/strong><\/p>\n

En fait, une ordonnance d\u2019incomp\u00e9tence a \u00e9t\u00e9 rendue par le juge d\u2019instruction en charge du dossier <\/strong>(voir pi\u00e8ce 3).<\/em> Pour soutenir son incomp\u00e9tence, ce juge fait valoir les dispositions des articles 629 et 630 du Code de proc\u00e9dure p\u00e9nale qui n\u2019\u00e9taient pas respect\u00e9es dans le cas de ma plainte<\/strong>.<\/p>\n

La premi\u00e8re de ces dispose (article 629) pr\u00e9voit que lorsqu\u2019un magistrat de l\u2019ordre judiciaire est susceptible d\u2019\u00eatre inculp\u00e9, le procureur g\u00e9n\u00e9ral comp\u00e9tent adresse des r\u00e9quisitions au pr\u00e9sident de la Cour Supr\u00eame qui d\u00e9signe quatre magistrats d\u2019un grade sup\u00e9rieur ou \u00e9gal \u00e0 celui du mis en cause pour conna\u00eetre son affaire. La seconde disposition (article 630) dit que le plaignant peut aussi se constituer partie civile et saisir le pr\u00e9sident de la Cour supr\u00eame qui met en branle les dispositions de l\u2019article 629.<\/p>\n

Ayant pris connaissance de tout cela, j\u2019avais saisi M. le Premier Pr\u00e9sident de la Cour Supr\u00eame le 4 juillet 2018<\/strong> d\u2019une plainte avec constitution de partie civile contre M. Akoa Philippe Camille pour tentative d\u2019assassinat <\/strong>(voir pi\u00e8ce 4) conform\u00e9ment aux dispositions l\u00e9gales sus \u00e9voqu\u00e9es.<\/p>\n

Depuis lors, cette affaire qui <\/strong>a n\u00e9anmoins \u00e9t\u00e9 enregistr\u00e9e au Greffe sous les r\u00e9f\u00e9rences dossier N\u00b015\/GFCR\/018<\/strong> du 10 juillet 2018 <\/strong>est aussi sans suite jusqu\u2019\u00e0 date, en droite ligne du d\u00e9ni de justice \u00e9rig\u00e9 en r\u00e8gle contre moi \u00e0 la Cour supr\u00eame du Cameroun.<\/p>\n

Dans l\u2019espoir que la pr\u00e9sente lettre ouverte suscitera votre haute attention, je vous prie d\u2019agr\u00e9er, Excellence Monsieur le pr\u00e9sident de la R\u00e9publique, l\u2019expression de ma parfaite et d\u00e9f\u00e9rente consid\u00e9ration.<\/p>\n

Yaound\u00e9, le 08 janvier 2022<\/p>\n

(*) Agent Feicom<\/strong><\/p>\n

Tel.\u00a0: 675 48 89 34 \u2013 655 96 36 22<\/strong><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

Par Nnandong Essiane Jean-Paul* \u00a0Monsieur le pr\u00e9sident de la R\u00e9publique, C\u2019est le chef d\u2019une famille en lambeaux qui choisit de vous \u00e9crire par le canal d\u2019une lettre ouverte, dans l\u2019espoir que sa supplication va vous parvenir, vous, le p\u00e8re de la nation et garant du pouvoir judiciaire. 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