L’histoire de Wakam Emmanuel, l’ancien président de la Fédération camerounaise de Karaté (Fecakaraté), vient de s’enrichir d’une importante page. Cette affaire qui a envahi la toile en 2020, et qui a conduit ce dernier à la radiation à vie de toute activité en relation avec le Karaté, refait surface devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé. L’ex président de la Fecakaraté a saisi cette juridiction par une citation directe dirigée contre Jacqueline Ornella Ngo Hiol Hiol, karatéka de l’équipe nationale de karaté du Cameroun. Il reproche à cette internationale de l’avoir diffamé par voie électronique en l’accusant auprès de la Fédération mondiale de Karaté d’avoir tenté de la violer. Le plaignant a présenté sa version des faits à l’audience le 22 juillet 2021 en présence de la mise en cause.
À l’époque des faits, M. Wakam Emmanuel, était le président de la Fecakaraté, était aussi secrétaire général de l’Union des Fédérations africaines de karaté (Ufak). Il a expliqué au tribunal qu’en 2020, il a été informé par M. Gey Souleymane, le vice-président de la Fédération mondiale de karaté, que son organisme avait reçu une plainte de Jacqueline Ornella Ngo Hiol Hiol dirigée contre sa personne. Cette dernière l’accusait de tentative de viol, tribalisme et détournement des primes des karatékas camerounais. De plus, le plaignant souligne que l’athlète avait demandé à la Fédération mondiale de karaté de le débarquer de la Fecakaraté. Emmanuel Wakam a souligné que la correspondance de Mme Ngo Hiol Hiol a fait le tour des médias nationaux et internationaux en même qu’elle inondait les réseaux sociaux (Facebook, WhatsApp…). Il estime que cette publication lui a créé un important tort sur son travail et sali son image. Il dit avoir été «piétiné, écrasé, passé en raillerie par l’opinion nationale et internationale».
M. Wakam a rejeté en bloc toutes les accusations de tentative de viol sur l’athlète dont il fait l’objet. De même qu’il a contesté l’étiquette de tribaliste qui lui a été collée. Il a également nié tout détournement de primes allouées aux karatékas. Il raconte que le père de Ornella Ngo Hiol Hiol l’a joint au téléphonique en 2016, au retour des Jeux africains organisés au Maroc. Ce dernier l’interrogeait sur la baisse de primes de sa fille. Il affirme avoir déclaré à son interlocuteur que l’affaire des primes des athlètes n’est pas de sa compétence. Il dit avoir été auditionné au sujet de primes des athlètes au Secrétariat d’Etat à la Défense à la suite d’une plainte déposée contre lui par le collectif des avocats de Ngo Hiol Hiol. Il soutient que le problème de primes incombe uniquement au Ministère de Sports.
Radiation à vie
Dans ses réquisitions intermédiaires, le magistrat du parquet a écarté l’infraction de diffamation et retenu celle de dénonciation calomnieuse contre l’athlète. Car selon lui, la diffamation par voie électronique implique la propagation et la publication de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux mais, dans le document certifié par l’Agence nationale des Technologies de l’Information et de la Communication, (Antic), que le plaignant a présenté devant le tribunal, il s’agit d’un échange via des comptes mail. Or, lesdits comptes sont personnels. Dans ces conditions, il est difficile de parler de diffamation. Mme Ngo Hiol Hiol présentera sa défense à la prochaine audience prévue le 12 aout 2021.
Dès le déclenchement de cette affaire, Emmanuel Wakam avait été provisoirement suspendu de ses fonctions à la tête de la Fécakaraté par le ministre des sports. C’est suite à cette suspension qu’une enquête a été ouverte par le Comité d’éthique du comité olympique et sportif du Cameroun dont il était membre. Le 7 octobre 2020, à l’issue d’une assise extraordinaire de cette instance Emmanuel Wakam avait été frappé d’une suspension de 8 ans.
Un mois plus tard, son sort avait été définitivement scellé par une radiation à vie décidée par l’Union des Fédérations africaines de karaté (Ufak) le 4 novembre 2020. Quatre autres membres de la Fédération avaient écopé de la même sanction. Il s’agit du directeur technique adjoint numéro 2, Jean Mbopda, membre de la commission d’arbitrage de L’Ufak, Germain Désiré Ambani, entraineur national adjoint junior et Jean Francis Leduc Esse, entraineur national principal junior.
Par ailleurs, dans une circulaire de Mohamed Tahar, président de de l’Union africaine de karaté signée le 4 novembre 2020, 8 autres membres avaient été suspendus pour deux olympiades (8ans) et le secrétaire général de la fédération Bertin Dongmo, avait écopé d’un blâme.