La série des témoignages se poursuit devant le Tribunal criminel spécial (TCS) dans l’affaire concernant Alain Edgard Mebe Ngo’o, l’ancien ministre délégué à la Défense, son épouse Mme Minla Nkoulou Bernadette, le lieutenant-colonel Ghislain Joël Mboutou Elle, ancien chef secrétariat militaire adjoint du ministère de la Défense (Mindef), l’inspecteur du Trésor Maxime Mbanguè, ex conseiller technique du ministre Mebe Ngo et Victor Menye, banquier à la retraite. M. Mebe Ngo’o et ses coaccusés sont poursuivis pour détournement de fonds publics, corruption, prise d’intérêts dans un acte, blanchiment et complicité de blanchissement aggravé de capitaux.
Après l’ancien ministre, Maxime Mbanguè, le second à prendre la parole pour présenter sa défense, est arrivé au terme de son témoignage en répondant aux questions du tribunal à l’audience du 23 juin 2022. Il est important de signaler que lors du déclenchement de la présente affaire, M. Mbanguè dans sa posture de suspect, avait fait des dénonciations contre ses coaccusés lors de ses auditions à l’enquête préliminaire. Sauf que dans la suite de la procédure, notamment à l’information judiciaire et devant la barre, alors que son statut de suspect avait changé en celui d’inculpé, l’ex conseiller technique a varié en renonçant à ses premières déclarations soutenant qu’il répondait aux questions des enquêteurs de la Division du corps spécialisé des officiers de la police judiciaire du TCS sous le coup de l’émotion n’étant pas un habitué de la justice et surtout qu’il parlait en l’absence de son avocat chassé par les policiers. Il s’est abstenu, d’ailleurs et à plusieurs reprises de répondre à certaines questions des avocats de ses coaccusés. Face donc à ses tergiversations, le tribunal a décidé de lui poser ses questions dans le but d’avoir davantage d’éclairages sur certaines zones d’ombre que l’accusé a laissé planer.
Répondant donc aux questions des juges du TCS, M. Mbanguè a réitéré ses propos faits devant le juge d’instruction et devant la barre dans le cadre de l’interrogatoire mené par ses avocats en précisant néanmoins n’avoir pas fait l’objet de menaces, violences ou contraintes au cours de ses auditions à l’enquête policière. A la question de savoir s’il faisait ces déclarations sous la promesse d’un quelconque avantage qu’il devait obtenir par la suite, il répond qu’il n’a jamais été approché par un tiers lui promettant une quelconque compensation. Au sujet de ses relations avec la société Max Force dans le cadre des marchés d’achat des matériels de défense, M. Mbanguè a indiqué avoir proposé à la demande de cette société qui n’avait pas de représentation locale, des entreprises partenaires au Cameroun. Il dit l’avoir fait de bonne foi et n’attendait donc pas de contrepartie de Ma Force. Il a ajouté qu’il n’avait aucun lien avec les entreprises qu’il avait proposées à Ma Force encore moins les comptes bancaires desdites entreprises logés dans les livres de la CCA. Il indique en outre, avoir rencontré le patron de Ma Force pour la première fois dans le cadre d’une mission qu’il avait effectué en France pour le compte de la Délégation générale à la Sureté nationale(Dgsn). «Ce dernier nous avait dit qu’il était l’ami du Dgsn et qu’il souhaiterait que toutes les commandes de cette structure lui soient adressées et qu’il reversait 10% de la valeur totale des commandes à M. Mebe Ngo’o, patron de la Dgsn à cette époque.», a-t-il indiqué. Il a noté qu’il n’a jamais reçu de cadeau de la part du responsable de Ma Force dans l’exercice de ses fonctions au Mindef étant donné qu’il n’était pas membre de la commission de passation des marchés.
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