Après un séjour à l’Assemblée Nationale comme député, Frédéric Fouda Fouda pourrait cette fois terminer son deuxième mandat électif derrière les barreaux. En tout cas, lors des élections municipales de février 2019, il a été élu conseiller municipal à la mairie de Mboma, puis maire de la même localité située dans le département du Haut-Nyong, région de l’Est, mais depuis un an et demi, il est en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé. Agé de 64 ans, son jugement s’est ouvert devant le Tribunal criminel spécial (TCS) lundi dernier, 23 août 2021. C’est un homme plutôt détendu qui a écouté le greffier lui notifier l’acte d’accusation.
Le parquet général près la juridiction et le ministère des Finances mettent à sa charge le détournement présumé de 84,3 millions de francs. Cette somme représente, a indiqué le greffier, «le déficit constaté dans sa gestion à la recette municipale de Doumé. Des fonds encaissés et non représentés lors de la passation de service» avec son remplaçant à la tête de la recette municipale de Doumé en avril 2012. L’ex-maire a plaidé non coupable. Les parties se retrouvent le 11 et le 18 octobre prochain pour communiquer la liste de leurs témoins puis suivra l’ouverture des débats au fond.
Selon une source bien informée, à l’époque des faits, M. Fouda Fouda occupait cumulativement les fonctions de receveur municipal et de percepteur des Finances de Doumé également situé dans le département déjà mentionné. Ses démêlés judiciaires résultent de ce qu’il aurait, entre autres, pris l’habitude de payer les factures des usagers déposées à la perception des Finances avec les fonds de la recette municipale. Même si lors des enquêtes, indique la source, le mis en cause a présenté les justificatifs des paiements querellés, l’équipe des Finances dépêchée à Doumé pour présider la passation de service et la coupure de gestion à la recette municipale de Doumé a assimilé la confusion des décaissements à un détournement de fonds publics. Le maire déchu parle de son côté d’un règlement de compte politique. Il encourt jusqu’à l’emprisonnement à vie s’il est reconnu coupable des faits au centre de son procès.
Louis Nga Abena