Par Marie Bahané (Stagiaire) welaomarie@gmail.com
Les parents de Marie-Rose, qui ont donné rendez-vous à Franck depuis 2017 pour aller doter leur fille s’impatientent déjà. C’était il y a sept ans, à l’occasion de la demande en mariage de leur fille. Attendu en vain, c’est désormais devant le tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif que ce dernier est appelé à s’expliquer sur les chefs d’accusation qui pèsent sur sa personne. En effet, Marie- Rose a saisi cette juridiction d’une citation directe dans laquelle elle accuse Franck de l’infraction de rupture abusive de fiançailles et escroquerie. Elle a fait appel à son oncle comme témoin, pour soutenir sa version des faits à l’audience du 22 juillet 2021, en présence de son ex-copain.
Marie-Rose a expliqué au tribunal qu’elle a rencontré Franck dans leur village en 2012, quand elle était encore élève en classe de première. Ce dernier venait tout juste de finir sa formation à l’Ecole normale supérieure. Ils sont très vite tombés amoureux, et n’ont pas hésiter à consommer leur amour. Deux ans plus tard, Marie-Rose est tombée enceinte. Les parents de la jeune fille n’ont pas manqué l’occasion de manifester leur mécontentement. Ils ont été attendris, lorsqu’un soir de 2014, le jeune enseignant s’est présenté à eux accompagné des membres de sa famille.
Marie-Rose déclare que Franck avait offert le vin traditionnel et des colas, qui ont été partagés entre les deux familles, selon la coutume. D’après elle, Franck venait de manifester ainsi son intention de l’épouser. La plaignante explique que ses parents avaient béni leur union et le jeune enseignant, très enthousiaste, avait promis de venir donner la dot en 2017.
Vie commune
Après cette étape, les deux tourtereaux, convaincus d’appartenir l’un à l’autre, n’hésitaient pas à afficher leur amour en public. La plaignante raconte qu’ils ont aménagé ensemble, avec l’accord de ses parents. Selon elle, ils formaient une famille presqu’irréprochable surtout avec les deux enfants, qui sont venus consolider leur couple. Marie-Rose déclare en outre qu’elle a deux enfants issus d’une précédente relation dont Franck avait connaissance avant de s’engager avec elle et ne s’était jamais plainte. Pour protéger son ménage, la dame dit avoir laissé ses deux premiers enfants chez leurs grands-parents. Elle avait également abandonné ses études pour se lancer dans la couture, avant d’ouvrir une boutique. C’est en 2017 que son calvaire a commencé, lorsque Franck s’est installé à Yaoundé pour suivre son dossier pour le rappel de son salaire. Marie-Rose dit avoir donné toutes ses économies à son futur époux pour l’aboutissement de ce dossier. Elle affirme avoir fait recours à ses connaissances pour que le dossier de Franck aboutisse.
Poursuivant son témoignage, la couturière relate avoir octroyé la somme de 3 millions de francs à Franck pour l’acquisition d’un terrain à Yaoundé pour garantir leur avenir. Sauf que, depuis 2017, les amoureux se sont perdus de vue. Les conversations par voie téléphoniques sont devenues rares, et Franck ne décrochait plus ses appels.
La plaignante dit avoir fait le déplacement pour prendre les nouvelles de son fiancé mais a été surprise par le comportement de son homme, qui refuse de la recevoir. Pis, Marie-Rose déclare que son Franck vit déjà avec une autre femme et refuse de lui fournir une explication sur ce qu’est devenu l’argent qu’elle lui a remis pour l’achat du terrain. Déçue, la dame a informé sa famille de la situation avant de saisir le tribunal. Son oncle, présent à l’audience, a corroboré la version des faits de la plaignante lors de son témoignage. L’affaire a été renvoyée au 12 août 2021 pour que Franck, qui plaide non coupable des faits qui lui sont reprochés, donne sa version des faits.